Hymne sur l'immortalité de l'âme

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes en rimes embrassées

Mots-clés

Paratexte

Texte

Se peut-il qu'après notre mort,
Il ne reste rien de nous-même ?
Loin de nous cet affreux blasphème,
Qui donne à tous le même sort !
D'un Dieu la justice éternelle
Dit au juste, ainsi qu'au méchant :
« Pour récompense ou châtiment,
Mortels ! Votre âme est immortelle. »

Oui, cet espoir consolateur
Fait, malgré les vœux de l'impie,
Que l'homme, des maux de la vie,
Brave le poids et la rigueur.
À ses devoirs toujours fidèle,
Comme un tribut qu'il doit payer.
Il voit la mort sans s'effrayer,
Puisque son âme est immortelle.

Il s'écrie en vain, le méchant,
Que la matière est éternelle ;
Que la Nature, tient tout d'elle ;
Que l'homme vit pour le néant :
De cette audace criminelle
Il ne peut soutenir l'effort ;
Son tourment commence à sa mort
Il est dans son âme immortelle.

Enfants de l'immortalité,
Braves soutiens de la patrie,
Écoutez la voix qui vous crie :
« Osez tout pour la liberté ;
Mourir en combattant pour elle
Et pour la sainte égalité,
C'est vivre dans l'éternité :
Soldats, votre âme est immortelle. »

 
 

Sources

Almanach des Muses pour l'an III de la République, ou Choix des poésies fugitives de 1794, Paris, Louis, an III, p. 89-90.