Hymne à la Raison

Auteur(s)

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Quatrains d'octosyllabes en rimes croisées

Paratexte

10 frimaire an II (30 novembre 1793)

Texte

Musique de Méhul

Auguste compagne du sage,
Détruis des rêves imposteurs ;
D'un peuple libre obtiens l'hommage ;
Viens le gouverner par les mœurs.

Ô Raison, puissante immortelle !
Pour les humains tu fis la loi !
Avant d'être égaux devant elle,
Ils étaient égaux devant toi.

Inspire à l'active jeunesse
Des exploits l'illustre désir ;
Accorde à la sage vieillesse
Un doux et glorieux loisir.

Victimes d'intérêts contraires,
Les humains s'opprimaient entr'eux,
Réunis tous ces peuples frères,
Dont les rois ont brisé les nœuds.

Ton éclat, exempt d'imposture,
Ressemble à l'éclat d'un beau jour ;
Ta flamme bienfaisante et pure
Rallume les feux de l'amour.

Sur tes pas, austère sagesse,
Amenant l'aimable gaîté,
Des arts la troupe enchanteresse
Vient couronner la Liberté.

Sur ton nom de l'Être suprême
On osa renier l'autel.
Le crime seul prêche un système,
Comme d'un opprobre éternel.

Ta voix annonce la puissance
D'un Dieu maître de l'univers,
Le protecteur de l'innocence,
Et l'effroi des hommes pervers.