Constitution de 1791 mise en vaudeville
Auteur(s)
Paratexte
Texte
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen
Air : Tous les hommes sont bons
Ou sensés on nigauds,
Les hommes sont égaux
À la qualité près ;
Les Français,
Les Anglais,
Les Lapons,
Les Hurons
Et les Suisses,
Ont les mêmes passions,
Mêmes inclinations,
Mêmes vices.
Constitution de 1791
Air : Vive le vin, vive l'amour
Ils sont tous, indistinctement,
Fils d'un papa, d'une maman.
Peupler et cultiver la terre,
Voilà quel est leur ministère ;
Mais tous n'ont pas l'heureux talent
De pouvoir faire également
Tout ce qu'on a fait pour les faire.
Abolition de la noblesse
Air : de la Croisée
Comme en tout ce que nous faisons
On ne voit grandeur ni noblesse,
Pour cause nous abolissons
Un ordre dont l'éclat nous blesse.
Le mot noble même devrait
Être exclu du dictionnaire,
Quand rien n'est moins noble en effet
Que ce qu'on nous voit faire.
Abolition des cordons rouges, bleus, etc.
Air : Accompagné de plusieurs autres
Nous réformons tous les cordons,
Mais cependant nous prévenons
Que le cordon gris est des nôtres,
Car un jour ce charmant licou
Pourra fort bien orner le cou
De Gorsas[1] et de plusieurs autres.
Abolition des vœux religieux
Air : La nuit et le jour
Les gentilles nonains
Fuyant leur monastère
Avec les capucins,
À présent pourront faire
L'amour
La nuit et le jour.
Admission de tous les citoyens aux places et emplois quelconques
Air : Triste raison, j'abjure ton empire
Les citoyens par leur serment civique,
Au plus haut poste ont tous un droit égal ;
Le savetier délaissant sa manique
Peut devenir évêque ou général.
Air : On compterait les diamans
Nous allons la France infecter
D'emplois brillans et subalternes ;
Il faudra pour les mériter
Avoir orné quelques lanternes ;
Et pour ses emplois les plus hauts
Il faut savoir chiffrer, écrire,
Mais pour être garde des sceaux,
Il suffira de savoir lire.
Punition égale de tous les délits, sans aucune distinction
Air : En jupon court, en blanc corset
De notre autorité divine
Mêmes crimes, mêmes délits,
Par l'agréable guillotine
Seront également punis.
Air : Nous sommes précepteurs d'amour
Il n'est pas besoin de témoins
Pour juger un aristocrate,
Mais il en faudra trente au moins
Pour condamner un démocrate.
Libre exercice de toutes les religions
Air : Ce fut par la faute du sort
Tous les cultes seront permis,
Et même celui de Moïse ;
De Mahomet le paradis
Sera vanté dans mainte église.
Comme à présent dans ces cantons
D'être conséquent l'on se pique,
De toutes ces religions
Nous exceptons la catholique.
Pleine liberté à tout homme d'aller, de rester, de partir, sans pouvoir être arrêté
Air : Ah ! Que je sens d'impatience
Notre divin aréopage
Dans sa sagesse décréta
Que chaque Français en voyage
Peut aller quand il lui plaira ;
Avec gentille amie
On fuit de sa patrie,
Car c'est un grand plaisir que celui-là.
Soudain un district en furie
Vous arrête et vous dit comme ca :
Coquin, reste là ;
Où vas-tu comme comm' ça ?
Si tu fais un pas
Tu cours au trépas.
Donne-nous ton or
Et ton passe-port.
Oui-dà, oui-dà, oui-dà.
Voyage, voyage à présent qui voudra,
Voyage qui voudra. (bis)
Liberté à tout homme de parler, d'écrire et d'imprimer ses pensées
Air : Des Trembleurs
À présent dans cet empire,
On peut tout faire et tout dire,
Tout imprimer tout écrire,
Car nous l'avons décrété ;
Mais de notre pétaudière,
Qu'un détracteur trop sévère,
Veuille nous jeter la pierre,
Soudain il est arrêté.
Division du royaume
Air : Philis demande son portrait
Comme on voulait tout restaurer
Dans ma triste patrie,
Il a fallu régénérer
Notre géographie.
Quatre-vingt-trois départemens
Coûteront moins, je pense,
Que trente-trois gouvernemens
Qui partageaient la France.
Qualités requises pour être citoyen français, et comment on en perd le titre
Air : Paris est au Roi
De plus nous avons
Districts et cantons
Municipalités,
Clubs et comités,
Des divisions
Et des sections,
Et des bataillons
Armés de canons.
Mais pour être
Ou paraître
Citoyens de ce pays,
Dans la France
La naissance
Il faut avoir pris,
Tel est notre avis.
Mais un étranger
Lorsqu'il veut changer
De climat ou de verger,
Chez nous vient loger ;
S'il prête un serment,
(Civique s'entend)
Il peut, presque pour rien,
Être citoyen.
Ceux qui sont nés Français
Chez les Turcs, les Anglais,
S'ils viennent sans qu'on les appelle ;
Ce beau zèle,
Sans modèle,
Les fait entrer soudain
Au sénat Clémentin[2].
Il est maint moyen
De perdre pour rien,
Ce nom de citoyen,
Notre unique bien ;
Si, chez l'étranger
On allait loger,
Ou si, sans raison,
On portait un cordon.
Forme du serment civique
Air : Réveillez-vous, belle endormie
Je crains, je respecte et j'estime
Et la nation et la loi ;
Pour la raison et pour la rime,
J'aime et respecte mon bon roi.
Air : À la façon de Barbari
Des autres constitutions
La nôtre est le modèle ;
On l'admire chez les Hurons,
Tant elle paraît belle !
Qu'elle a bon air, bonne façon ;
La faridondaine, la faridondon ;
Je lui serai fidèle aussi
Dieu merci,
À la façon de Barbari,
Mon ami.
Inviolabilité des propriétés
Air : Monsieur le Prévôt des marchands
Les biens et les propriétés
En tous lieux seront respectés ;
Si les chasseurs de Robespierre
Brûlaient un châtel élégant,
Nous dirions au propriétaire :
Nous vous plaignons sincèrement.
Les biens et les propriétés
En tous lieux seront respectés ;
Mais nous prendrons sans nul scrupule
Tous les biens du clergé romain ;
Nous prendrons jusqu'à la cellule
De la none et du capucin.
Les biens et les propriétés
En tous lieux seront respectés ;
Mais les charges que l'on supprime
Nous ne les rembourserons pas.
Croit-on payer ceux qu'on opprime
En leur donnant des assignats ?
La souveraineté dévolue au peuple
Air : Le saint craignant de pécher
Nous conserverons le roi
Par pure décence ;
Le peuple fera la loi
Par toute la France :
Lui seul enfin régnera
Et pour toujours il aura
Le pou, pou, pou, pou,
Le voir, voir, voir, voir,
Le pou, pou,
Le voir, voir,
Le pouvoir suprême,
Et le diadème.
Air : Qu'en voulez-vous dire ?
De ce peuple devenu roi,
Vous bénirez le doux empire ;
S'il vous pend sans savoir pourquoi,
Gardez-vous de le contredire.
Parlez lui quand il pillera,
Sans rougir il vous répondra :
Ma volonté seule est ma loi,
Qu'en voulez-vous dire ?
Qu'en voulez-vous dire ?
Ma volonté seule est ma loi !
Ne suis-je pas le maître, moi ?
Distribution du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif
Air : On compterait les diamans
Si du pouvoir législatif
S'empare notre aréopage,
Celui qu'on nomme exécutif
Est du bon peuple le partage ;
De Louis, qui nous fit la loi,
Ainsi changera l'existence ;
Il aura le vain nom de roi,
Et nous en aurons la puissance.
Le gouvernement reconnu monarchique
Air : Tu croyais en aimant Collette
Cet État jadis monarchique,
En deuil de Louis Bourbon,
Ne sera qu'une république
Pour plaire au jacobin Pétion.
Permanence de l'Assemblée nationale
Air : Mon honneur dit que je serais coupable
Notre Sénat qui changea tout en France,
Sent qu'il n'est point un Sénat immortel ;
Mais en disant qu'il veut sa permanence,
Il prouve au moins qu'il veut être éternel.
Qu'on juge enfin avec quel doux murmure,
Les députés partout seront reçus,
Si parmi nous chaque législature
En assignats convertit les écus.
Air : Il n'est qu'un pas du mat au bien
Mais si, remontant sur son trône,
Et reprenant bientôt ses droits,
Louis à nos douze cents rois,
Faisait quitter sceptre et couronne,
Je n'en serais surpris en rien ;
Il n'est qu'un pas du mal au bien.
Qualités requises pour être député
Air : Que ne suis-je la fougère
Du sublime aréopage
Pour devenir sénateur,
Il faudra, suivant l'usage,
Être d'abord électeur.
Instruit ou non, l'on peut être
Du Sénat législatif,
Si l'on se fait reconnaître
Pour un citoyen actif.
Tenue et régime des assemblées primaires et électorales
Air : En quatre mots je vais vous conter ça
Quand il faudra
Remonter le Sénat
Alors chacun par-ci, par-là.
Pour être élu viendra
Dans une superbe salle
Qui ne sera pas trop sale ;
On s'assemblera,
On choisira
Tous ceux que l'on croira
Dignes d'être en état
De réformer l'État ;
Puis après cette farce-là
Chacun défilera.
Obligation de prêter le serment en entrant à l'Assemblée nationale
Air : Je l'ai planté, je l'ai vu naître
D'abord il faudra que l'on jure,
Dès que l'on sera sénateur,
Pour s'accoutumer au parjure,
Car le parjure est en honneur.
Air : Nous sommes précepteurs d'amour
Nous le dirons publiquement,
Et sans craindre que l'on en glose,
Il vaut mieux prêter un serment
Que de prêter toute autre chose.
Inviolabilité des députés
Air : Tous les bourgeois de Châtres
Sénateurs respectables,
Soyez représentans,
Soyez inviolables
En tous lieux, en tous sens.
Jalouses d'un tel droit, vos compagnes aimables
Prudemment vous imiteront,
Et par pudeur elles sauront
N'être plus violables.
Inviolabilité de la royauté, et délégation d'icelle à la famille régnante
Air : Ma pantoufle est trop étroite
Nous n'aurons qu'un roi
Pour gouverner cet Empire,
Nous n'aurons qu'un roi
Pour mettre en rigueur la loi.
Louis le sera,
Pour la forme, c'est-à-dire,
Louis le sera
Tant que cela nous plaira.
Exclusion perpétuelle des femmes à la couronne de France
Même air que le précédent
Les femmes jamais
Ne porteront la couronne ;
Les femmes jamais
Ne régiront les Français :
Elles ont déjà
Le pouvoir qu'amour leur donne,
Et ce pouvoir-là
Des autres dispensera.
Nécessité de jurer pour être roi de France
Air : Du serein qui t'a fait envie
D'après notre moderne code,
Chacun a dû voir clairement
Que le serment est à la mode,
Et que rien n'égale un serment ;
Ainsi pour régner sur la France
Le roi doit faire un gros juron,
Afin d'avoir la confiance
De sa jurante nation.
Le refus de jurer regardé comme abdication
Air : Du haut en bas
Du haut en bas
On traiterait le roi lui-même,
Du haut en bas
Si jurer il ne voulait pas.
On lui prendrait tout ce qu'il aime,
Et l'on mettrait son diadème
Du haut en bas.
Déposition du monarque, lorsqu'il se mettra à la tête d'une armée contre la nation
Air : Apprenez qu'une belle
S'il veut faire la guerre
Pour le plaisir de la faire,
S'il fait dans sa colère
Punir les jacobins
Mutins,
Et mille autres gredins ;
S'il nous fait sur nos terres
Par les troupes étrangères
Donner les étrivières,
Eh bien,
Il n'est plus rien.
Déposition du monarque, lorsqu'après être sorti du royaume, il n'y rentrera pas après une proclamation du corps législatif
Air : Amusez-vous, jeunes fillettes
Pour suivre en tout point l'ordonnance
Qu'un médecin lui prescrira,
Il pourra, non loin de la France,
Aller prendre les eaux de Spa.
Mais lorsqu'on le lui fera dire,
Soudain s'il n'a pas tout quitté,
Il perdra ses droits, son empire,
En allant chercher la santé.
Entrée du monarque dans la classe des simples citoyens après son abdication expresse et légale
Air : Vous l'ordonnez, je me ferai connaître
Privé par nous du pouvoir monarchique,
Il ne sera qu'un simple citoyen ;
Mais il pourra, s'il n'est plus bon à rien,
Avec Noël rédiger la Chronique.
Liste civile accordée au monarque par la nation
Air : De la romance de Daphné
Pour l'agréable et l'utile,
Au monarque on donnera
Certaine liste civile.
Qui fera crier Warwille,
Et Desmoulins et Carra.
Air : Des folies d'Espagne
Pour ameuter la classe la plus vile
Les Jacobins impudemment sauront
Attribuer à la liste civile
Tous les forfaits qu'en secret ils pairont.
Minorité du roi jusqu'à l'âge de dix-huit ans accomplis, et nomination d'un régent pendant cette minorité
Même air gué le précédent
Tant que le roi sera chez sa nourrice,
Ou s'il n'a pas dix-huit ans accomplis,
Il lui faudra suivre en tout le caprice
De son régent, qui nous sera soumis.
Les femmes exclues de la régence
Air : De Malborough
Aucune citoyenne,
Que mon cœur, mon cœur a de peine,
Aucune citoyenne
Régente ne sera.
Je sais bien pour cela
Quelle raison l'on a ;
Pour exclure la reine,
Que mon cœur, mon cœur a de peine,
Pour exclure la reine
Cet arrêt l'on porta.
Le Français si galant,
Aurait bien dû vraiment
Pour belle et bonne reine,
Que mon cœur, mon cœur a de peine,
Pour belle et bonne reine,
Décréter autrement.
Le nom du Dauphin changé en celui de prince royal. Ni lui, ni la reine-mère, ni le régent du royaume, ne peuvent sortir de France sans perdre tous leurs droits
Air : Je suis ne natif de Ferrare
Grâce à notre manie étrange,
De nom comme à présent tout change ;
Celui du Dauphin nous changeons ;
Prince royal nous le nommons.
Ni lui, ni madame sa mère,
Ni son tuteur, ni son cher père,
De France ne pourront sortir
Que pour n'y jamais revenir.
Rente apanagère accordée par la nation aux fils puînés du roi, lorsqu'ils auront 26 ans accomplis, ou lors de leur mariage
Air : Chantez, dansez, amusez-vous
Du roi tous les autres enfans
N'auront pas le moindre apanage,
Mais si nous en sommes contens
Pour monter leur petit ménage,
Nous pourrons leurs faire cadeau
D'un fort joli petit trousseau.
Nomination des ministres accordée au roi, et leur responsabilité
Même air que le précédent
Par bonté nous laissons au roi
Le droit de choisir ses ministres,
Mais ceux-ci recevront la loi
Des Jacobins, des autres cuistres,
Et toujours nous les punirons
Des sottises que nous ferons.
Exercice du pouvoir législatif
Air : Je connais un berger discret
Nos sages sénateurs auront
De nos lois la fabrique,
Et ce sont eux seuls qui pourront
Taxer l'impôt unique.
Ils feront mieux ; car ils feront
Et la paix et la guerre,
Et le roi, lorsqu'ils agiront,
Les regardera faire.
Ils armeront, désarmeront
Les escadres, les flottes,
Et très souvent ils emploîront
Messieurs les sans-culottes ;
Sur chaque ministre ils auront
Une puissance entière,
Et le roi lorsqu'ils agiront,
Les regardera faire.
De la sanction royale
Air : L'amour sans aucune contrainte
Il faut que le roi sanctionne
Tous les beaux décrets qu'on lui donne
Pour le bien de la nation ;
Si le veto fut son partage,
Il l'obtint à condition
Qu'il n'en ferait aucun usage.
Relation du corps législatif avec le roi
Air : Le petit mot pour rire
Le pouvoir dit exécutif
N'est pas membre législatif,
Et cela va sans dire :
Mais pourtant, lorsqu'il le voudra,
Dans notre Sénat il pourra
Dire le mot, dire le mot, dire le mot pour rire.
De l'exercice du pouvoir exécutif
Air : Avec les jeux dans le village
Le roi sera le roi de France,
Et pourtant il ne sera rien ;
Mais comme une ombre de puissance
Au moindre prince va très bien,
On pourra lui laisser par grâce,
Ou pour mieux dire par abus,
Le doux plaisir de voir sa face
Empreinte sur tous les écus.
Le pouvoir exécutif tenu d'envoyer les lois faites par l'Assemblée nationale, aux corps administratifs et aux tribunaux
Air : De lap'tit' poste de Paris
Nous ne voulons pas que le roi
Ait le droit de faire une loi ;
Mais celles que nous fabriquons,
Il doit, puisque nous l'ordonnons,
Les envoyer en tous pays
Par la p'tit' poste de Paris.
Droit accordé au roi de signer avec toutes les puissances étrangères, tous les traités de paix, de commerce et d'alliance
Air : De tous les capucins du monde
Le roi ne pourra jamais faire,
Sans notre aveu, la paix, la guerre,
Mais seul il aura désormais
Le joli droit par excellence
De signer les traités de paix,
Et de commerce et d'alliance.
La justice rendue gratuitement
Air : Faut attendre avec patience
Quoique maintenant la justice
Va partout se rendre pour rien,
Méfiez-vous de son caprice,
Et de plaider gardez-vous bien.
Depuis qu'en France l'on s'obstine
À changer les lois de Thémis,
Il est maint plaideur qui se mine
En gagnant sa cause gratis.
Établissement des jurés par toute la France
Air : Mon père, je viens devant vous
Des jurés l'on établira
Dans tous les districts de la France,
Et chacun d'eux distinguera
Le crime d'avec l'innocence : (bis)
Ils jugeront (bis) non l'action,
Mais seulement l'intention. (bis)
Établissement d'un tribunal de cassation
Air : Accompagné de plusieurs autres
Nous allons avoir à présent
Un tribunal toujours cassant
Nos sentences comme les vôtres ;
Ce tribunal intéressant
Ne portera nul jugement,
Mais il cassera ceux des autres.
Établissement d'une haute Cour nationale
Air : Tous les bourgeois de Châtres
Notre Sénat instale
Dans les murs d'Orléans,
La cour nationale
Pour juger les brigands ;
De plus ce tribunal, rempli de démocrates,
Pourra, pour mieux tuer le temps,
Condamner quelques innocens
S'ils sont aristocrates.
De la force publique
Air : De Joconde
Nos vaisseaux et nos régimens
Seront notre défense,
Lorsque des ennemis puissans
Attaqueront la France.
Mais comme il faut que maintenant
Tout change ici de face,
Le soldat va prendre le rang
De l'officier qu'il chasse.
État actuel de nos armées
Air : Du curé de Pomponne
Si chez nous chaque régiment
À déserter s'empresse,
Doit-on s'occuper seulement
De cette gentillesse,
Ah !
Lorsqu'en France on a
Larira
Les héros de Gonesse[3] ?
Si mainte brave nation
Nous menace sans cesse,
Nous faut-il faire attention
À cette gentillesse,
Ah !
Lorsqu'en France on a
Larira
Les héros de Gonesse ?
Renonciation de la nation française à toutes sortes de conquêtes
Air : On compterais les diamans
Nous ne voulons plus conquérir
Et renonçons à la victoire,
Un petit moment de plaisir
Vaut bien mieux qu'un siècle de gloire.
Nous sommes si las de combats,
Des meurtres et des incendies,
Que nous ne ferons pas un pas
Pour rattraper nos colonies.
Réflexion morale et philosophique faite sur la Constitution française de 1791
Air : Colinette au bois s'en alla
À cette Targinette-là[4]
On travailla
Par-ci, par-là;
Ta la déridera ;
Ta la déridera.
Lorsque dans le monde elle entra,
Tout bon citoyen l'admira,
Ta la déridera ;
Ta la déridera.
Après ce petit succès-là ;
Par accident un jour creva
La jeune folette.
Ta déridéra,
Ta, la, la, la, la, la, la,
Ta la déridéra,
Gnia pas d' mal à ça.
Targinette,
Gnia pas d' mal à ça.