Chant d'une esclave affranchie par le décret de la Convention nationale, sur le berceau de son fils

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Huitains d'heptasyllabes en rimes croisées

Texte

Musique de Louis Jadin ou air : Ce mouchoir, belle Raymonde

Au jour plus pur qui t'éclaire
Ouvre les yeux, ô mon fils !
Toi seul consolais ta mère
Dans ses pénibles ennuis ;
Si, du sommeil qui te presse,
Elle interrompt la douceur,
C'est qu'il tarde à sa tendresse
De t'éveiller au bonheur.

Quoi ! Libre dès ton aurore
Mon fils, quel destin plus beau !
De l'étendard tricolore
Je veux parer ton berceau.
Que cet astre tutélaire
Brille à tes regards naissants ;
Qu'il échauffe ta carrière,
Même au déclin de tes ans !

En ton nom, à la patrie
Je jure fidélité :
Tu ne me dois que la vie,
Tu lui dois la liberté.
Sous le ciel qui t'a vu naître,
Rétabli dans tous tes droits,
Tu ne connaîtras de maître
Que la Nature et les lois.

Dieu puissant ! À l'Amérique
Ta main donna des vengeurs,
Répands sur la République
Tes immortelles faveurs.
Fais dans les deux hémisphères
Que ses appuis triomphants,
Forment un peuple de frères,
Puisqu'ils sont tous tes enfants !