Hymne chanté par les théophilanthropes

Auteur(s)

Année de composition

1797

Genre poétique

Description

Dizains d'octosyllabes

Mots-clés

Musique

Paratexte

Texte

Ô Dieu dont l'univers publie
Et les bontés et la grandeur ;
Toi qui nous accordas la vie,
Reçois l'encens de notre cœur.
Laisse à tes pieds dormir la foudre,
Dont ton bras peut réduire en poudre
Un ingrat qui brise ton autel.
De nos chants les cieux retentissant :
Sur des enfants qui te bénissent,
Abaisse un regard paternel.

Pour approfondir ton essence,
Notre raison s'épuise en vain :
Les temps n'ont point vu ta naissance,
Les temps ne verront point ta fin.
Du haut de la céleste voûte,
Au soleil tu traces sa route ;
Tu contiens la fureur des mers ;
Ton feu rend la terre féconde,
Et ta main balance le monde
Dans l'espace immense des airs.

Sourds à la voix de tes miracles,
Victimes de mille imposteurs,
Combien, sur la foi des oracles,
Les peuples ont commis d'horreurs !
Aux animaux impurs, aux vices,
Ils ont offert des sacrifices,
Où des flots de sang ont coulé ;
Dans des holocaustes barbares,
À des divinités bizarres
L'homme fut par l'homme immolé.

Soutiens le faible qu'on opprime ;
Fais triompher la vérité ;
Pardonne, en punissant le crime,
Aux erreurs de l'humanité.
Donne aux magistrats la sagesse,
Le doux repos à la vieillesse,
Au jeune âge les bonnes mœurs ;
Entretiens le respect des pères,
La concorde parmi les frères,
Et ton culte dans tous les cœurs.

 
 

Sources

Almanach des Muses pour l'an VI de la République française, ou Choix des poésies fugitives de 1797, Paris, Louis, an VI, p. 113-114.