Couplets patriotiques faits à l'occasion de la fête civique des deux martyrs de la Liberté, Lepelletier & Marat, célébrée le 30 brumaire, l'an 2e de la République française

Auteur(s)

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Texte

Air : L'amour dans le cœur d'un Français

Amis de Peltier & Marat,
Célébrons l'illustre mémoire,
Par eux, la raison à grands pas
Marche de victoire en victoire, (bis)
Tous deux vainquirent à la fois,
Le despotisme, le fanatisme,
Enfin les prêtres & les rois. (bis)

Marat impétueusement,
Peltier avec plus d'artifice,
Culbutèrent également
Les tyrans dans le précipice ;
Tous deux vainquirent à la fois,
Le despotisme, le fanatisme,
Enfin les prêtres & les rois. (bis)

Des intrigans, l'ambition
Poursuivit ces hommes célèbres.
Pour fuir la persécution,
Marat, caché dans les ténèbres,
N'en vainquit que mieux à la fois,
Le despotisme, le fanatisme,
Enfin les prêtres & les rois. (bis)

Pour avoir des hommes d'État,
Dévoilé l'aristocratie,
Par le plus lâche assassinat,
Tous deux ont terminé leur vie ;
Mais leur mort vainquit à la fois,
Le despotisme, le fanatisme,
Enfin les prêtres & les rois. (bis)

                                                                                                            


Les enfans :

Ta mémoire, ô Lepelletier !
Nous est doublement précieuse,
Tu te consacras tout entier
À rendre la jeunesse heureuse,
Pour sa régénération,
Tu pris pour tâche,
Et sans relâche,
L'œuvre de l'éducation.

                                                                                                   


Air : Vous aimables fillettes

Ô vous ! Jeunesse heureuse,
Célébrez les travaux,
Et la mort glorieuse
De nos vaillans héros ;
Marat, pour sa patrie,
A tout sacrifié,
Aux dépends de sa vie,
Il dit la vérité.

Pelletier, pour la jeunesse,
Rempli d'attention,
A travaillé sans cesse
À son instruction.
Si Marat fait connoître
Nos droits, la liberté,
Peltier les fait transmettre
À la postérité.

Quoi ! Héros magnanimes !
Pour prix de vos travaux,
Vous périssez victimes
Des plus affreux complots.
Si les aristocrates
Ont tranché vos beaux jours,
Dans nos cœurs démocrates,
Vous vivez pour toujours.

                                                                                                   


Air : de la Carmagnole

Les sans-culottes réunis ! (bis)
En dépit de nos ennemis, (bis)
Font par tout triompher,
Marat & Pelletier :
Vive les patriotes.
Chantons Marat & Lepeltier ;
Meurent tous les despotes,
Non pour eux point de quartier.

Ces martyrs de la liberté,
Ont avec intrépidité,
Défendu tous les droits
Du courageux Français.
Vive les patriotes.
Chantons Marat & Lepeltier ;
Meurent tous les despotes,
Non pour eux point de quartier.

L'un votant la mort du tyran,
L'autre en démasquant l'intrigant ;
Leur sang a cimenté
Nos droits, la liberté.
Vive les patriotes.
Chantons Marat & Lepeltier ;
Meurent tous les despotes,
Non pour eux point de quartier.

Mourir pour ses concitoyens,
Pour nous, c'est le plus grand des biens ;
La plus cruelle mort,
Devient un heureux sort.
Vive les patriotes.
Chantons Marat & Lepeltier ;
Meurent tous les despotes,
Non pour eux point de quartier.

Par leurs exemples soutenus,
Tâchons d'imiter leurs vertus :
À ces deux immortels,
Érigeons des autels.
Vive les patriotes.
Chantons Marat & Lepeltier ;
Meurent tous les despotes,
Non pour eux point de quartier.

Les sans-culottes des Arcis,
Entre eux, pour jamais bien unis,
Marchent avec ardeur,
Au sentier de l'honneur.
Vive les patriotes.
Chantons Marat & Lepeltier ;
Meurent tous les despotes,
Non pour eux point de quartier.

 
 

Sources

AN, F17 1007.