Chanson chantée au banquet qui fut donné par les autorités constituées de Bernay, à l'occasion de la paix avec l'Angleterre
Auteur(s)
Texte
La paix qui nous rassemble tous,
Fille aimable de la victoire,
Revient habiter parmi nous
Sur le char brillant de la gloire.
À ses autels chargés de fleurs,
Portons l'hommage de nos cœurs ;
Chantons en refrain
La douce paix et le bon vin.
Le fer dans les mains des soldats,
Forgé par le dieu de la guerre,
Funeste instrument du trépas,
N'ensanglantera plus la terre ;
Désormais traçant des sillons,
Il fera croître nos moissons.
Chantons en refrain
La paix, l'abondance et le vin.
Sensible mère, sur ton sein,
Trop long-temps arrosé de larmes,
Presse ton fils ; d'un œil serein
Il vient terminer tes alarmes ;
Par la victoire couronné
Dans tes bras il est ramené.
Chantons en refrain
La paix, la tendresse et le vin.
De vos exploits, braves guerriers,
Recevez le prix de vos belles ;
Quand on est chargé de lauriers
On ne trouve point de cruelles.
Que l'amour répare soudain
Tous les torts faits au genre humain.
Chantons en refrain
La paix, l'amour et le bon vin.
Mars, ayant ployé ses drapeaux,
Préfère une plus douce guerre,
Et fatigué de ses travaux,
Va se délasser à Cythère.
Ce dieu, quittant son fer sanglant,
S'arme d'un trait moins effrayant.
Chantons en refrain
La paix, l'amour et le bon vin.
Français, nous sommes assez grands,
Enfin coulons des jours prospères ;
Montrons-nous par nos sentimens
Sincères amis, tendres frères.
La concorde par ses doux nœuds
Peut seule faire des heureux.
Chantons en refrain
L'union, la paix et le vin.
Mais n'oublions pas ce héros,
La gloire et l'espoir de la France ;
Il assure notre repos
Par sa sagesse et sa vaillance ;
Célébrons tous avec gaîté
Ses droits à l'immortalité ;
Chantons en refrain
Et Bonaparte et le bon vin.
Bacchus nous invite en ce jour
À nous livrer à son délire ;
Mais quand la nuit est de retour,
L'amour réclame son empire.
Le vieux maire va rajeunir
Pour goûter ce double plaisir
Chantons en refrain
La paix, l'amour et le bon vin.
Sources
MUTEL DE BOUCHEVILLE Jacques-François, Poésies diverses, Paris, Guilleminet libraire, 1807, tome 1, p. 250-253.