Journée du 10 germinal an III (La)

Auteur(s)

Année de composition

1795

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes en rimes croisées

Paratexte

Couplets chantés au théâtre Favart, 1 avril 1795

Texte

Musique de Dalayrac

Les protecteurs de l'anarchie,
Les partisans de la terreur
Ont voulu plonger la patrie
Dans un nouveau gouffre d'horreur.
Leur espoir est réduit en poudre,
Plus de Montagnards insolents !
Le Sénat a lancé la foudre
Sur le reste impur des brigands.

Ils croyoient bien, les misérables,
Armer Paris contre Paris
Et par leurs manœuvres coupables,
Régner enfin sur les débris.
Ils sont trompés, Paris se lève,
Nous couvrons nos représentans
Et le 9 Thermidor s'achève,
Sur le reste impur des brigands.

Ô vous, François, qui, sans foiblesse,
Avez, jusqu'ici, combattu,
Pour quelques instans de détresse,
Faut-il abjurer la vertu ?
Est-ce du pain qu'on nous destine
Sous les Jacobins triomphans ?
Des échaffauds & la famine,
Voilà les bienfaits des brigands.

Que dans l'opprobre ensevelie,
Cette horde de scélérats
Traîne le fardeau de la vie
Et demande, en vain, le trépas,
Ne plus verser, dans leur furie
Le sang des hommes par torrens,
Ne plus déchirer la patrie,
C'est le supplice des brigands.

Sénat auguste & magnanime,
Que le méchant tremble à son tour ;
Lorsque tu frapperas le crime,
Tu seras fort de notre amour.
Autour de toi ; dans ton enceinte,
Tu n'auras plus que tes enfans ;
Fais leur bonheur, agis sans crainte,
Nous écraserons les brigands.