Vittorio Amedeo Alfieri

Ayant quitté l'université sans formation solide en droit en 1766, Alfieri voyagea en Italie avant de venir à Paris, puis de passer en Angleterre et en Hollande, pour revenir finalement en Italie. En 1767, il entreprit un second voyage en Allemagne et en Europe du Nord, terminé en Espagne pour assouvir sa passion équestre.
1775 marqua véritablement son entrée dans le monde de la littérature avec sa tragédie Cléôpatre. S'enchaînèrent alors d'autres pièces tragiques tirant leur sujet de l'Antiquité grecque ou de l'histoire européenne du XVI^e siècle.
Alfieri s'enthousiasma également pour la révolution américaine pour laquelle il composa cinq odes regroupées sous le titre L'America libera (1784).

Venu en France, attiré par les idées révolutionnaires, dont témoigne son ode sur la prise de la Bastille, Parigi sbastigliato (1789), Alfieri se montra patriote et fervent défenseur de la Révolution jusqu'en 1792, date à laquelle effrayé par la tournure prise par les évènements il décida de fuir la France et nourrit dès lors une antipathie à l'égard de la Révolution française. Son sentiment anti-français transparaît le plus dans sa grande œuvre de la période, Il Misogallo (1799), ode satirique, véritable portrait à charge.

Tout comme il s'était opposé au régime révolutionnaire français, Alfieri continua à s'opposer au régime consulaire de Bonaparte depuis Florence où il s'était fixé.
S'étant totalement épuisé dans le travail d'écriture, il succomba de fatigue en 1803.