Triomphe de la Liberté (Le)

Auteur(s)

Année de composition

1790

Genre poétique

Description

Huitains alternant octosyllabes et hexasyllabes en rimes croisées

Mots-clés

Paratexte

Texte

Air : Du noir au blanc, du blanc au noir ou Du pas de charge

Trop longtemps, des fers odieux
Ont fait gémir la France ;
En vain elle priait les dieux
De finir sa souffrance.
La Liberté songe au Français
Qui l'a si bien servie ;
Et veut pour prix de ses bienfaits,
Secourir sa patrie.

Mais qui sera son écuyer ?
Il le faut brave et sage.
J'ai, dit-elle, mon chevalier ;
Avec lui je voyage.
En Amérique, de son bras,
Je fus très satisfaite :
Qui pourrait mieux guider mes pas
Que n'a fait La Fayette ?

Elle arrive ; à l'œil enchanté,
Comme elle parait belle !
On admire, on est transporté ;
Tous les vœux sont pour elle.
Des couleurs qu'offrent ses atours,
On se pare la tête :
Chacun, au péril de ses jours,
Veut faire sa conquête.

Ses regards changent en héros
Le citoyen paisible ;
Au Français qui suit ses drapeaux,
Il n'est rien d'impossible.
La déesse, sous des lauriers,
En souriant contemple
Ce nouveau peuple de guerriers
Qui lui consacre un temple.

Comme on voit sur les toits nouveaux,
Bouquets d’heureux présage,
Marquer le succès des travaux,
Et la fin de l'ouvrage,
L'étendard de la Liberté
Du temple orne le faîte,
Et par La Fayette planté,
Il brave la tempête.