Couplets sur la suppression des costumes religieux, décrétée le 6 avril 1792, sur la motion de Torné, évêque du Centre
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Air : Philis demande son portrait
Tombez à la voix de Torné,
Bizarre hiéroglyphe,
Dont l'orgueil seul avait orné
L'estomac d'un pontife.
Rochers, soutanes et rabats,
Déguisements fantasques,
Il fallait bien vous mettre à bas
Puisqu'on défend les masques.
Un moine perdra-t-il le don,
Mesdames, de vous plaire,
Quand il n'aura plus son cordon
Ou bien son scapulaire ?
Ah ! Connaissez mieux frère Roch
Et son talent céleste :
Qu'importe qu'il perde son froc,
Quand sa vertu lui reste ?
Et vous, dont les charmants appas
Se cachaient sous la toile,
Sœur Luce, ne regrettez pas
La guimpe, ni le voile.
Venez d'un costume nouveau
Essayez la parure ;
L'Amour vous offre son bandeau,
Et Vénus sa ceinture.
Bénissons nos législateurs,
Ces fameux philosophes ;
Leur décret charme les tailleurs,
Et les marchands d'étoffes.
Heureux décret, qui des nonains,
Au monde rend les charmes,
Qui fait la barbe aux capucins,
Et qui chausse les carmes !