Hymne pour la fête dédiée à l'Être suprême et à la Nature

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Heptasyllabes en rimes croisées

Paratexte

Texte

Sur l'air de l'entrée du Déserteur : Oublions jusqu'à la trace, &c.

Célébrons notre passage
Des fers à la Liberté ;
La vérité sans nuage
Répand sur nous sa clarté.
Loin d'ici, vaines idoles
Qui reçûtes notre encens ;
Vos lois, vos dogmes frivoles
Ne sont que pour des enfans.
C'est à toi, Moteur suprême,
Que nous adressons nos vœux :
Ton nom n'est plus un problème :
Toi seul règnes dans les deux.
Célébrons, &c.

Au mont Sina le tonnerre
Offrait un Dieu redouté ;
Sur ce mont tu viens en père
Faire chérir ta bonté.
Ton être est la bienfaisance,
C'est toi qui brisas nos fers ;
Comme tu l'es de la France,
Sois le Dieu de l'univers.
Célébrons, &c.

Une éternité doit-elle
Punir le crime éperdu ?
Tu ne fis l'âme immortelle
Qu'en faveur de la vertu.
Tu couronnes l'innocence ;
Le repentir en tient lieu :
L'éternelle récompense
Est d'un père, elle est d'un Dieu.
Célébrons, &c.

En vain l'athée en murmure,
C'est toi qui meut tous les corps ;
C'est toi qui de la Nature
Fais agir tous les ressors.
Simple, immuable, éternelle
On la prend souvent pour toi ;
On te prend souvent pour elle,
C'est toujours la même loi.
Célébrons, &c.