Néant des grandeurs
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Mots-clés
Paratexte
Stances philosophiques
Texte
Citoyens, ce n'est pas la gloire et la richesse,
La faveur, les plaisirs, enfans de la mollesse,
Qui pourraient en tous lieux, versés à pleines mains,
De leur sort malheureux consoler les humains.
Ces grands noms que partout vante la Renommée
N'offrent rien à nos yeux qu'une ombre, une fumée :
La gloire, un vain encens, qui se répand dans l'air,
La fortune, un écueil, le plaisir un éclair ;
Le haut rang un fardeau, les honneurs une chaîne,
La faveur, le signal d'une chute prochaine.
Il est peu de vrais biens, beaucoup de maux réels,
Leurs dévorans essaims, sur les pas des mortels
Partout leur sont semés, les assiègent sans cesse…
Mais après la vertu, la bonté, la sagesse,
Quel remède à nos maux… la sincère amitié.
Qui ne l'a pour soutien au sein de la détresse,
Est aux regards humains bien digne de pitié.