Anniversaire du 14 juillet

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Quatrains d'alexandrins en rimes croisées terminés par un octosyllabe

Texte

La Liberté muette au pied d'un trône antique,
Réduite à se voiler, dévorait ses affronts ;
Par le temps affermi, le pouvoir despotique
Gravait l'opprobre sur nos fronts. (bis)

Peuple qu'enchaîne un roi, le crois-tu plus qu'un homme ?
N'es-tu donc qu'un troupeau dont il est l'héritier ?
Tes bras toujours actifs, dans les champs, sous le chaume
Sont-ils à ce despote altier ?

Ses trésors sont les tiens ; ta force est sa puissance.
Veux-tu n'obéir plus ? Il cesse d'opprimer.
Vois ces affreuses tours d'où tonne sa vengeance !
Parais, elles vont s'abîmer.

Boulevart des tyrans, tombeau de l'innocence,
Bastille, où chaque pierre est humide de pleurs !
Le bronze en vain vomit la mort pour ta défense,
Tu vas révéler tes horreurs.

Bastille, enfin le jour va luire à tes victimes ;
Déjà victorieux, le peuple est dans tes murs,
Et de la tyrannie il demande les crimes,
À tes gouffres les plus obscurs.