Vers au Premier Consul sur l'évènement du 3 nivôse an 9
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Texte
Quel tumulte soudain ! Quel effroyable bruit !
Ce n'est point Mars en feu, c'est l'enfer qui mugit ;
Les cieux en sont émus, et la terre troublée
Jusqu'en ses fondemens me paraît ébranlée.
Par-tout des cris plaintifs, de longs gémissemens,
Et le sol est jonché de membres palpitans :
Je n'apperçois par-tout que meurtre, que ruine,
Et les sanglans éclats de l'horrible machine.
Ah ! Je vous reconnais, infâmes assassins,
Qui, massacrant encor vos propres citoyens,
Dans des pièges nouveaux attirez vos victimes,
Et comblez vos forfaits par le plus grand des crimes.
Mais quoi ! Je n'entends plus ces accens douloureux !
Les blessés oubliant que la mort est près d'eux,
Disent tous : « Sans regret nous sortons de la vie ;
Le héros de la France échappe à leur furie ».
Dieu ! C'est toi qui couvris d'un voile protecteur
Le char du magistrat qui fait notre bonheur ;
Tu pressas ses coursiers, et d'un élan rapide,
Emportas le héros loin du fer homicide.