À quelques volontaires peu braves, qui, dans des couplets, ont insulté à des pères de famille patriotes, restés dans leurs foyers

Auteur(s)

Année de composition

1795

Genre poétique

Description

Septains d'heptasyllabes

Mots-clés

Paratexte

Texte

Air : de Figaro

Pour sauver votre Patrie,
Assez long-tems, dites-vous,
En exposant votre vie,
Vous avez bravé les coups.
Oui, grâce à certain Génie,
Qui sçut bien vous garantir,
La mort n'a pu vous saisir. (bis)

Durant votre court voyage,
Dont vous faites si grand cas,
Des enfans & du ménage,
Nous avons pris l'embarras.
Chers amis, votre partage
Était de tout immoler,
Et le nôtre de peupler. (bis)

Vous nous parlez de vivre,
Nous en attendions les fruits ;
Avez-vous, couverts de gloire,
Terrassé nos ennemis ?
Dans le temple de Mémoire
On ne lira point vos faits…
Hélas ! Faute de succès. (bis)

Aux champs de Mars, non, sans doute
Tout soldat n'est pas heureux ;
Il n'est, dit-on, qu'une route
Pour le mener jusqu'aux Cieux.
La peur sait qu'on y voit goutte :
Or chez vous plus d'un guerrier
N'a pas pris le bon sentier. (bis)

Par quelques traits de satyre
Vous terminez vos travaux,
Et pleins d'ardeur… pour médire,
Vous embouchez vos pipeaux.
N'est-ce pas le cas de dire
À certains héros poltrons…
Tout finit par des chansons. (bis)

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour la IIIe année républicaine, Paris, Cailleau, 1795, p. 113-114.