Vers au Premier Consul sur l'évènement du 3 nivôse an 9

Auteur(s)

Année de composition

1801

Genre poétique

Description

Quatrains d'alexandrins en rimes plates

Mots-clés

Paratexte

Texte

Quel tumulte soudain ! Quel effroyable bruit !
Ce n'est point Mars en feu, c'est l'enfer qui mugit ;
Les cieux en sont émus, et la terre troublée
Jusqu'en ses fondemens me paraît ébranlée.

Par-tout des cris plaintifs, de longs gémissemens,
Et le sol est jonché de membres palpitans :
Je n'apperçois par-tout que meurtre, que ruine,
Et les sanglans éclats de l'horrible machine.

Ah ! Je vous reconnais, infâmes assassins,
Qui, massacrant encor vos propres citoyens,
Dans des pièges nouveaux attirez vos victimes,
Et comblez vos forfaits par le plus grand des crimes.

Mais quoi ! Je n'entends plus ces accens douloureux !
Les blessés oubliant que la mort est près d'eux,
Disent tous : « Sans regret nous sortons de la vie ;
Le héros de la France échappe à leur furie ».

Dieu ! C'est toi qui couvris d'un voile protecteur
Le char du magistrat qui fait notre bonheur ;
Tu pressas ses coursiers, et d'un élan rapide,
Emportas le héros loin du fer homicide.

 
 

Sources

Courier de l'Égypte, n° 109, 10 germinal an IX, p. 1.