Hymne pour la fête de l'Agriculture

Année de composition

1798

Genre poétique

Description

Dizains d'octosyllabes terminés par deux alexandrins en rimes plates

Paratexte

Exécuté le 10 messidor an VI à la fête de l'Agriculture, célébrée sous la présidence de l'administration centrale de la Commune de Paris

Texte

Musique de Lesueur

Allons, amis de labourage,
Poussez le soc avec vigueur !
Charmez les soins de votre ouvrage
Par un chant qui parte du cœur !
Du sein de la moisson naissante,
À vos besoins l'espoir sourit,
Et sous vos mains partout fleurit
La campagne reconnaissante.
Aux armes, laboureurs ! Prenez votre aiguillon !
Marchez, (bis) qu'un bœuf docile ouvre un large sillon ! (bis)

On a moins de peine à l'ouvrage,
Quand on s'y porte avec gaieté.
Pour le prix de votre courage,
Le Ciel vous donne la santé ;
Pour vous guider, pour vous instruire,
Dieu fit les astres des saisons.
Ce que demandent vos moissons,
C'est dans le ciel qu'il faut le lire.
Aux armes, laboureurs ! Prenez votre aiguillon !
Marchez, (bis) qu'un bœuf docile ouvre un large sillon ! (bis)

Sans faste et sans vaine opulence
Vous avez les seuls vrais trésors,
Vous faites germer l'abondance,
Par vos soins et par vos efforts.
Travaillez d'une ardeur extrême ;
Que vos guérets soient toujours pleins.
Ah ! Le meilleur de tous les pains
Est celui qu'on sème soi-même.
Aux armes, laboureurs ! Prenez votre aiguillon !
Marchez, (bis) qu'un bœuf docile ouvre un large sillon ! (bis)

En cultivant votre héritage,
Songez à nos fiers défenseurs
À qui vous devez l'avantage
D'en être libres possesseurs !
Leur sang coula pour la patrie ;
Pour elle versez vos sueurs !
Heureuse par leurs bras vengeurs,
Par les vôtres elle est nourrie.
Aux armes, laboureurs ! Prenez votre aiguillon !
Marchez, (bis) qu'un bœuf docile ouvre un large sillon ! (bis)

Vous n'allez plus à la corvée
Vous épuiser pour un seigneur ;
La gerbe n'est plus enlevée
Sous vos yeux par un exacteur ;
La charrue aux yeux de la France,
Aujourd'hui remise en honneur,
Vous assure avec le bonheur,
La véritable indépendance.
Aux armes, laboureurs ! Prenez votre aiguillon !
Marchez, (bis) qu'un bœuf docile ouvre un large sillon ! (bis)

Honneur, salut à la patrie
Où le soc a repris ses droits !
Honneur, salut à l'industrie
Du laboureur, ami des lois !
Chez vous, Français ! Les arts utiles
Des préjugés sont triomphants.
Faites chérir à vos enfants
Celui qui rend les champs fertiles.
Aux armes, laboureurs ! Prenez votre aiguillon !
Marchez, (bis) qu'un bœuf docile ouvre un large sillon ! (bis)