Aux gouvernants, après avoir lu l'« Hiéron » de Xénophon
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Paratexte
Texte
Ô vous qui gouvernez, que vous êtes à plaindre !
Vous ne pouvez rien voir que par les yeux d'autrui ;
Pour franchise, souvent vous prenez l'art de feindre,
Et des plus grands forfaits le pouvoir est l'appui.
Vainement le passé vous luit et vous éclaire ;
L'embarras du présent, l'effroi de l'avenir,
Absorbent tour-à-tour l'éclat de la lumière,
Et vous récompensez tel qu'il faudrait punir.
Craignez moins vos censeurs que vos apologistes ?
Démentez les premiers, rendez les autres vrais :
Brutus frappa Tarquin, et non les libellistes ;
Écrasez les tyrans, méprisez les pamphlets.
Sources
Almanach des Muses pour l'an V de la République française, ou Choix des poésies fugitives de 1796, Paris, Louis, an V, p. 105.