Chanson patriotique à l'autel de la patrie

Auteur(s)

Année de composition

s.d.

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes en rimes croisées

Paratexte

Texte

Air : Du serin qui te fait envie

Un père parlant à son fils :

Eh quoi ! Tu peux dormir encore,
N'entends-tu pas ces cris d'amour ?
Réveille-toi, voici l'aurore ;
Mon fils, voici ton plus beau jour ;
C'est à l'autel de la patrie,
Que tu vas marcher sur mes pas,
Cours à cette mère attendrie,
Qui t'appelle et t'ouvre ses bras. (bis)

Mon fils, vois-tu ce peuple immense,
Comme il accourt de toutes parts.
De ces guerriers chers à la France,
Vois-tu flotter les étendards ;
C'est à l'autel de la patrie,
Que l'amour dirige leurs pas ;
Tous vont à leur mère chérie,
Se dévouer jusqu'au trépas. (bis)

Dans ses regards brille une flamme,
Qui plaît à mon cœur paternel ;
Ouvre les yeux, fixe ton âme,
Sur ce spectacle solemnel ;
C'est à l'autel de la patrie ;
Qu'il faut consacrer tes quinze ans,
Et c'est là que l'honneur te crie
D'apporter tes premiers sermens. (bis)

Tu l'as fait ce serment auguste,
Devant la France et devant moi,
Tu serviras vaillant et juste,
Et la République et la loi ;
C'est à l'autel de la patrie,
Que tu viens de le prononcer,
Plutôt perdre cent fois la vie,
Que de jamais y renoncer. (bis)

Il est d'autres sermens encore,
Qu'exigent ton père et l'honneur,
Un Dieu puissant que tout adore,
Va bientôt appeler ton cœur ;
Mais sur l'autel de la patrie,
À la beauté jure en ce jour,
Que jamais sa vertu flétrie,
Ne gémira de ton amour. (bis)

Si d'une belle, honnête et sage,
Tu sais un jour te faire aimer,
Le nœud sacré du mariage,
Est le seul que tu dois former ;
Mais à l'autel de la patrie,
Courez tous les deux vous unir,
Que jamais votre foi trahie,
N'ordonne au ciel de vous punir. (bis)

Dans cette chaîne fortunée,
Si tu deviens père à ton tour,
Pour premier don, si l'hymnée
Accorde un fils à ton amour,
Offre à l'autel de la patrie
Ce fruit heureux de ton lien ;
Dans ton cœur, c'est elle qui crie,
Qu'il est son fils comme le tien. (bis)

Tu vois ce fer d'un œil d'envie,
Il doit un jour armer tes mains,
De lui souvent dépend la vie,
Ou la mort des faibles humains ;
C'est à l'autel de la patrie,
Qu'il faut le suspendre aujourd'hui,
N'y touche pas qu'elle ne crie,
Prends ce fer, j'ai besoin de lui. (bis)

Quand le tems qui marche en silence,
Par d'imperceptibles efforts,
Aura miné mon existence,
Et décomposé ses ressorts,
C'est sous l'autel de la patrie,
Que tu creuseras mon tombeau ;
Est-ce perdre en entier la vie,
Que de rentrer dans son berceau. (bis)

 
 

Sources

BNF, 8 Ye 5525.