Chant du retour (Le)

Auteur(s)

Année de composition

1797

Genre poétique

Description

Huitains en rimes embrassées + refrain en quatrain alternant alexandrins et octosyllabes en rimes croisées

Paratexte

Chanté au palais du Directoire le 20 frimaire an VI pour la ratification du traité de Campo-Formio

Texte

Musique de Méhul

Les guerriers :

Contemplez nos lauriers civiques
L'Italie a produit ces fertiles moissons ;
Ceux-là croissaient pour nous au milieu des glaçons ;
Voici ceux de Fleurus, ceux des plaines belgiques.
Tous les fleuves surpris nous ont vu triomphants ;
Tous les jours nous furent prospères,
Que le front blanchi de nos pères
Soit couvert des lauriers cueillis par nos enfants !
Tu fus longtemps l'effroi, sois l'amour de la terre,
Ô République des Français. (bis)
Que le chant des plaisirs succède aux cris de guerre !
La victoire a conquis la paix. (bis)

Le chœur :

Tu fus longtemps l'effroi, sois l'amour de la terre,
Ô République des Français. (bis)
Que le chant des plaisirs succède aux cris de guerre !
La victoire a conquis la paix. (bis)

Les vieillards :

Chers enfants, la tombe des braves
Réclame ces lauriers moissonnés par vos mains ;
Vos frères, comme vous, ont vaincu les Germains,
Délivré les Toscans, les Belges, les Bataves,
Au séjour des héros, parvenus avant vous,
Ils y tiennent vos palmes prêtes :
Leurs mânes célèbrent nos fêtes ;
Unis à nos concerts, ils chantent avec nous :

Le chœur :

Tu fus longtemps l'effroi, sois l'amour de la terre,
Ô République des Français. (bis)
Que le chant des plaisirs succède aux cris de guerre !
La victoire a conquis la paix. (bis)

Les jeunes filles :

Guerriers, votre dot est la gloire.

Les guerriers :

Unissons par l'hymen et nos mains et nos cœurs.

Les jeunes filles :

Et l'hymen et l'amour sont le prix des vainqueurs.

Les guerriers :

Formons d'autres guerriers, léguons-leur la victoire.

Les guerriers et les jeunes filles :

Qu'un jour à leurs accents, à leurs yeux enflammés,
On dise : ils sont enfants des braves.
Que sourds aux tyrans, aux esclaves,
Ils accueillent toujours la voix des opprimés.

Le chœur :

Tu fus longtemps l'effroi, sois l'amour de la terre,
Ô République des Français. (bis)
Que le chant des plaisirs succède aux cris de guerre !
La victoire a conquis la paix. (bis)

Un guerrier, un barde, un vieillard, une jeune fille :

Grand Dieu, c'est ta main qui dispense
La gloire et la vertu, bienfaits dignes du Ciel ;
La victoire descend de ton trône éternel,
Par toi la Liberté vint luire sur la France.
N'éteins pas, Dieu puissant, ses rayons précieux ;
Que d'âge en âge la patrie
Soit libre, puissante et chérie ;
Et que nos descendants bénissent leurs aïeux.

Le chœur :

Tu fus longtemps l'effroi, sois l'amour de la terre,
Ô République des Français. (bis)
Que le chant des plaisirs succède aux cris de guerre !
La victoire a conquis la paix. (bis)