Chant gallique
Auteur(s)
Texte
Musique de Lesueur
Un barbe :
La tempête s'éloigne … Un astre radieux
Se lève, environné de force et de lumière :
Il affranchit de nos monts nébuleux
La cime longtemps prisonnière …
Salut, astre de paix ! Flambeau des nations ;
Poursuis ta carrière éclatante,
Et sur la Gaule triomphante
Verse l'or pur de tes rayons.
Les vieillards :
Plus de maux, de sang ni de larmes !
La paix brise les boucliers ;
Vos fils, objets de tant d'alarmes,
Vont enfin revoir leurs foyers.
De leurs mains qu'arma la victoire,
Ils vont presser nos cheveux blancs,
Et de leurs compagnons de gloire
Nous redire les faits brillants.
Les guerriers :
Oui, la paix vers vous nous ramène,
Heureux vieillards ! Consolez-vous ;
Entre la Tamise et la Seine
Il n'est plus d'obstacles jaloux.
Leurs flots, alliés d'âge en âge,
Se mêleront aux flots amers …
L'Océan, superbe héritage,
N'appartient plus qu'à l'univers.
Les jeunes filles :
Entrez dans la salle des fêtes,
Héros, loin de nous exilés ;
Déjà, pour chanter vos conquêtes,
Les bardes se sont rassemblés.
Videz la coupe hospitalière,
Autour de cent chênes brûlants ;
Et qu'à cette voûte guerrière
Pendent vos traits étincelants.
Les bardes :
Vierges d'amour, parez vos charmes,
Ceignez-vous de naissantes fleurs ;
Guerriers, laissez dormir vos armes ;
Mères tendres, séchez vos pleurs.
À l'hymne sanglant de la guerre
Succède enfin l'hymne de paix …
L'orage a passé sur la terre,
Le ciel sera pur désormais.
Chœur général :
Noble enfant de la renommée,
Chef des braves victorieux,
Par toi la harpe ranimée
Éclate en sons mélodieux.
Comme un lumineux météore,
Des temps qui ne sont pas encore,
Ton nom perce l'obscurité ;
Il brille dans leur nuit profonde,
Et l'œil futur d'un nouveau monde
Soutient à peine sa clarté.