Couplets patriotiques chantés à un repas de républicains, le 25 décembre 1792, l'an premier de la République
Paratexte
Texte
Air : Dansons la carmagnole
Si tous les rois étaient connus (bis)
Tous les peuples n'en voudraient plus. (bis)
Un jour cela viendra,
Et l'univers dira :
Dansons la carmagnole, etc.
Air : Allons, enfans de la patrie
Des tyrans, détestable engeance,
Oppresseurs de l'humanité,
Ont cru prendre en huit jours la France,
Et détruire la liberté. (bis)
Ah ! Que les rois sont imbéciles !
Attaquer un peuple et ses droits !
Nous pouvons détrôner des rois,
On ne peut qu'acheter nos villes.
Peuples de l'univers, imitez les Français ;
Marchez, (bis) et que les rois soient détruits pour jamais.
Air : O filii
La liberté combat pour nous,
L'égalité conduit nos coups,
Et rien ne peut nous désunir :
Vaincre ou mourir. (4 fois)
Air : Chacun avec moi l'avouera
Chacun avec moi l'avouera,
Le Français ne craint point la guerre ;
Huit cents mille hommes qui sont là
Peuvent bien, peuvent bien la faire.
L'Allemagne est dans l'embarras ; (bis)
Mais le Français n'y songe guère ; (bis)
Et d'un tas de vils potentats,
Il purgera (bis) bientôt la terre.
Air : Rendez-moi mon écuelle de bois
Rendez-moi la Belgique, messieurs,
Rendez-moi la Belgique,
Dit le roi de Hongrie, le peureux,
Qui craint la République.
Rendez-moi la Belgique, messieurs,
Rendez-moi la Belgique.
Air : Comment goûter quelques repos ?
Comment goûter quelques repos,
Dit Guillaume à son ministère ?
Amis, quelle maudite guerre ?
Où cacher ma honte et mes maux ?
Français, que la gloire accompagne,
Vous qui vaincrez toutes les Cours,
Oh ! Je me souviendrai toujours
De l'Argonne et de la Champagne.
Air : Veillons au salut de l'empire
On dit, Français, et mon cœur saigne,
Qu'un roi, du peuple détesté,
Quitte le Piémont, la Sardaigne,
Pour fuir la sainte égalité.
Liberté, (bis) que tous les despotes te craignent !
Va porter notre exemple (bis) à cent peuples divers :
Ne souffre pas que les rois règnent,
Fais le bonheur de l'univers,
Ne souffre pas, etc.
Air : C'est un enfant, c'est un enfant
Souvent un roi, toujours sinistre,
Déplaît à sa tendre moitié :
Dans l'Espagne un jeune ministre
En remplace un par amitié.
Loin de lui la guerre ;
Il ne veut que faire
À la reine, objet complaisant,
Un seul enfant. (bis)
Air : Un mouvement de curiosité
Georges, ce roi qui règne en Angleterre,
Du Parlement faiblement assisté,
En scélérat nous déclare la guerre ;
Mais le Français n'en est point attristé :
Nous nous battrons pour le bien de la terre,
Tous les peuples auront la liberté.
Air : Où s'en vont ces gais bergers ?
Où s'en vont ces gais marquis
Qui demandent l'aumône ?
Qui devaient être à Paris
Pour la fin de l'autombe ?
Où s'en vont messeigneurs les marquis
Qui demandent l'aumône ?
Air : Nous voilà dans la ville
Ils vont de ville en ville,
En pleurant leur destin,
Demandant un asyle,
De l'argent et du pain ;
Un chacun s'achemine
Vers de lointains climats :
Pour fuir la guillotine,
Que ne ferait-on pas ?
Air : Ah ! Ça ira
Ah ! Ça va bien, ça va bien, ça va bien,
L'Europe applaudit à notre vaillance ;
Ah ! Ça va bien, ça va bien, ça va bien,
Les mangeurs de peuples ne peuvent plus rien.
Ils ont tous épuisé leurs moyens,
Contre nous des peuples les soutiens.
Ah ! Ça va bien, ça va bien, ça va bien,
L'ambition a reçu un frein ;
Le despotisme est réduit enfin
À reconnaître qu'en France
Le peuple est le souverain.
Ah ! Ça va bien, ça va bien, ça va bien.
Air : On nous dit que dans l'mariage
Citoyens, point d'idolâtrie,
Méprisons les agitateurs ;
Que l'amour seul de la patrie
Anime et remplisse nos cœurs.
Sans le règne des lois,
Que fait la chute des rois ?
Vainqueurs des troupes étrangères,
Soyons unis, (bis) soyons amis et frères. (bis)
Air : On nous dit que dans l'mariage
Buvons tous à la République,
Aux guerriers soutiens de nos droits ;
À la Savoie, à la Belgique,
À ceux qui détruiront les rois.
Buvons, mais espérons
Que bientôt nous verrons
L'univers en des jours prospères,
Peuplé d'amis, (bis) d'hommes libres, de frères. (bis)