Cri de l'humanité (Le)

Auteur(s)

Année de composition

1799

Genre poétique

Description

Paratexte

Hymne funéraire demandé par l'administration municipale du canton de Beauvais pour perpétuer le souvenir de l'assassinat commis par l'Autriche sur les ministres français, près de Rastadt

Texte

Musique du citoyen Harriel

Un magistrat :

Ô de tous les forfaits le plus abominable !
Objet de leur fureur atrocement coupable,
Bonnier, Roberjot ne sont plus !
Justice, humanité… Bienfaisantes vertus,
Par un peuple lâche, exécrable,
Vos droits sacrés, vos droits ont été méconnus.

Courez, volez à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains périsse sous vos coups.
Aux armes citoyens ! Que votre fier courroux
Égale moins leur barbare insolence.

Chœur :

Courons, volons à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains périsse sous nos coups.
Fils de la Liberté, notre bouillant courroux
Surpassera leur barbare insolence.

Un vieillard :

Ô des droits les plus saints, mépris trop volontaire !
À l'olivier de paix vous préférez la guerre !
Cruels, vos vœux seront remplis…
(aux Guerriers)
Que ne puis-je en mourant, vengeurs de mon pays,
Vous voir par leur défaite entière,
Accroître vos succès tant de fois ennoblis !

Courez, volez à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains expire sous vos coups.
Marchez, enfans de Mars !… Que votre fier courroux
Égale au moins leur barbare insolence.

Chœur :

Courons, volons à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains périsse sous nos coups.
Fils de la Liberté, notre bouillant courroux
Surpassera leur barbare insolence.

Une mère :

Mon époux sert l'État, la gloire est son partage,
Mes fils adoucissaient les maux d'un long veuvage,
Ils me rappelaient ses vertus…
Mais puisque la patrie évoque des Brutus
Le mâle et sublime courage,
Allez, mes fils, allez, je ne vous retiens plus.

Courez, volez à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains périsse sous vos coups.
Si mes fils vous sont chers, ô Dieux ! Que leur courroux
Égale au moins la grandeur de l'offense.

Chœur :

Courons, volons à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains périsse sous nos coups.
Fils de la Liberté, notre bouillant courroux
Surpassera leur barbare insolence.

Un jeune guerrier :

Pour mériter de vivre au temple de Mémoire,
Du nom Français, amis, nous soutiendrons la gloire
Et vengerons l'iniquité.
Mais toi, fille du Ciel, auguste Liberté,
Sois nous garant de la victoire…
Quand on punit le crime, on sert l'humanité.

Courons, volons à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains périsse sous vos coups.
Aux armes, compagnons !… Que notre fier courroux
Surpasse encore leur barbare insolence.

Chœur général :

Courons, volons à la vengeance ;
Que l'Aigle des Germains périsse sous nos coups.
Fils de la Liberté, notre bouillant courroux
Surpassera leur barbare insolence.

 
 

Sources

BNF, 8 Ye 4679.