Divorce (Le)
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Paratexte
Texte
Au mépris de l'hymen sacré,
Dont rien ne dut rompre la chaîne,
De mon sein longtemps adoré,
Mon époux s'arrache sans peine.
Ah ! Si mon amour et mes soins,
Ingrat ! Ont cessé de te plaire,
Ton cœur devrait te dire au moins
Que de ton fils je suis la mère.
Hélas ! Je vais donc voir mon lit
Profané par une étrangère,
Et veuve d'un époux qui vit,
Rester sans soutien sur la terre !
L'époux qui dut m'enorgueillir,
Souillant des nœuds que je révère,
Est celui qui me fait rougir
Des titres d'épouse, et de mère.
Mais en vain ton manque de foi
Par la loi devient légitime :
Plus puissante encor que la loi,
La Nature t'en fait un crime.
Vois cet oiseau ; prompt à changer,
L'inconstance est son caractère :
Mais il cesse d'être léger,
Quand sa compagne devient mère.
De ton épouse éloigne-toi ;
Suis de tes feux la folle ivresse ;
Tu restes maître de ma foi.
Peut-être hélas ! De ma tendresse !
Nos nœuds ne seront pas trahis,
Quoiqu'à d'autres je pourrais plaire :
Tu ravis un père à ton fils ;
À ton fils je garde sa mère.