Franciade
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Cercle incompréhensible des âges,
Chaîne de tous les événemens,
Conserves les époques des sages,
Marques ce jour sur tes monumens.
Ce jour est Franciade naissante,
Sans le pavillon aux trois couleurs.
Ô de la Liberté triomphante
Fête digne des Français vainqueurs !
De quatre ans c'est l'œuvre généreuse ;
Tous les quatre ans luira ce beau jour :
Nos neveux verrons la France heureuse
En pompe célébrer son retour.
J'ai vu la nation souveraine
Sur les tirans conquérir ses droits.
Les bergers aux rives de la Seine
Ont dompté les prêtres et les rois.
L'air mugit, l'airain vomit la foudre,
Cent bataillons livrent cent combats.
Mais la ligue vient de se dissoudre,
Le despotisme vole en éclats.
Vainement l'hydre de la Vendée
Aspire à boire tout notre sang :
Hoche va purger cette contrée
De son monstre toujours renaissant.
Rassemblez-vous, illustrez vos fêtes,
Du Rhin aux mers où s'éteint le jour,
Chantez vos loix, couronnez vos têtes,
Enchaînez la victoire et l'amour.
Renouez vos belles destinées,
Peuples libres, hommes valeureux.
Que des républiques fortunées
Reflorissent ces tems vertueux.
Repos glorieux sous la poussière,
Éternel et tendre souvenir,
Reçois ce prix, pauvre volontaire,
Qui du combat ne peux revenir !
Puissent les pères de la patrie
Décréter un triomphe fameux !
Les arts y conspirent à l'envie,
La jeune vierge leur joint ses vœux.