Hymne des théophilanthropes

Auteur(s)

Année de composition

ap. 1797

Genre poétique

Description

Huitains en rimes croisées + refrain en quatrain d'octosyllabes en rimes croisées

Paratexte

Chanté dans tous les temples où ils célébraient l'Éternel

Texte

Air : Chant du départ

Arbitre souverain de l'un et l'autre monde !
Ô toi, qui sous des noms divers,
Fais remonter nos vœux vers la source féconde,
Qui créa ce vaste univers ;
Nous croyons à ton existence,
À ton pouvoir illimité ;
Nous adorons ta Providence,
En célébrant l'égalité.
Ô toi ! L'Oromaze du mage,
Des Égyptiens l'Osiris,
Ô Dieu ! Reçois le libre hommage
D'un cœur de ton amour épris !

Ton génie immortel enfanta ce bel astre
Que le Persan prit pour un Dieu.
C'est toi qu'aux Bactriens le savant Zoroastre
Peignit sous l'emblème du feu ;
Sous mille formes incertaines,
Par tous les peuples honoré,
Tu fus, dans la célèbre Athènes,
Du sage Socrate, adoré.
Ô toi ! L'Oromaze du mage,
Des Égyptiens l'Osiris,
Ô Dieu ! Reçois le libre hommage
D'un cœur de ton amour épris !

Partout de la Raison je vois la fille auguste,
La bienfaisante Vérité,
Annoncer aux humains un être bon et juste,
Protecteur de la Liberté :
Sa main a déchiré les voiles
De l'imposture et de l'erreur :
Et le créateur des étoiles
N'est plus un Dieu plein de fureur.
Ô toi ! L'Oromaze du mage,
Des Égyptiens l'Osiris,
Ô Dieu ! Reçois le libre hommage
D'un cœur de ton amour épris !

Sous le joug odieux d'un trop long esclavage,
Le fils des Gaulois, abattu,
De la Seine avilie allait sur le rivage,
Pleurer leur antique vertu :
Ta voix retentit dans son âme ;
Il brise ses indignes fers ;
El du feu sacré qui l'enflamme.
Embrase bientôt l'univers.
Ô toi ! L'Oromaze du mage,
Des Égyptiens l'Osiris,
Ô Dieu ! Reçois le libre hommage
D'un cœur de ton amour épris !

L'obéissance aux lois, l'amour de la patrie,
De ses ennemis le pardon,
L'union contraignant la discorde en furie
D'éteindre son affreux brandon ;
La paix garantie à l'Europe
Par l'acte le plus solennel ;
Voilà du théophilantrope
Les vœux offerts à l'Éternel.
Ô toi ! L'Oromaze du mage,
Des Égyptiens l'Osiris,
Ô Dieu ! Reçois le libre hommage
D'un cœur de ton amour épris !