Cette hymne peut être chantée sur l'air : Dieu d'Amour, auteur de mes peines

Ô Liberté ! Liberté sainte,
Objet du culte des mortels,
Unis par la plus douce étreinte,
Nos cœurs t'élèvent des autels.
Reçois, ô Déesse immortelle !
L'hommage de nos vœux ardens ;
Du haut de la voûte éternelle
Prête l'oreille à nos accens.

Idole des cœurs énergiques,
Âme du vrai républicain,
Les exploits, les vertus civiques
Prennent leur source dans ton sein :
Ton souffle renverse les trônes,
Écrase, anéantit les Grands,
Brise les sceptres, les couronnes,
Et pulvérise les tyrans.

C'est par ta céleste influence,
Ô bienfaisante Déité !
Que l'Homme peut de l'existence,
Savourer la félicité.
Dès qu'une fois l'œil de l'esclave
A fixé tes touchans appas,
Pour voler dans ton sein, il brave
Les feux, le glaive, et le trépas.

Ta voix commande à la Victoire ;
Et de nos généreux soldats
Au sanctuaire de la gloire,
Se plaît à diriger les pas :
Tout cède à leur valeur guerrière,
Elle ébranle, enfonce les rangs,
De cette horde meurtrière,
Vendue aux fureurs des tyrans.

Défenseurs de la République,
Favoris du Dieu des combats,
Aux campagnes de la Belgique,
La victoire a conduit vos pas :
Vos bras n'ont lancé le tonnerre
Précurseur de la Liberté,
Que pour répandre sur la Terre
Le bienfait de l'Égalité.

Poursuivez héros magnanimes,
Le cours de vos heureux exploits,
Poursuivez…, vos vertus sublimes
Ont détruit les plans de François.
Battu malgré son manifeste
À travers des monts escarpés,
Brunswick s'enfuit avec le reste
De ses esclaves écharpés.

Braves révolutionnaires,
Vengez la sainte humanité ;
Poursuivez ces loups sanguinaires,
Punissez leur férocité :
Sans pitié, braves sans-culottes,
Foudroyez ces monstres pervers,
Frappez.…, et de ses vils despotes,
Délivrez enfin l'univers.

Jusques aux portes de l'aurore
Poussez nos cruels ennemis,
Que sous l'étendard tricolore,
Les peuples enfin réunis,
Répètent, dans un saint délire,
Les hymnes de la Liberté,
Et que la tyrannie expire
Sous la faux de l'Égalité.