Hymne à la paix

Auteur(s)

Année de composition

1802

Genre poétique

Description

Quatrain de décasyllabes en rimes croisées

Texte

Air : Ô ma Zélie, etc.

Reconnaissance ! Amour de la patrie
Objets sacrés du culte des Français,
D'un feu céleste embrasez mon génie,
Inspirez-moi, je vais chanter la paix.

De nos guerriers, chéris de la victoire,
Je redirai les travaux immortels ;
Le temps, pressé de consacrer leur gloire
Sourit d'avance à mes chants solennels.

Sous le fardeau d'une guerre cruelle
La France en pleurs invoquait ses enfants ;
Tous les malheurs allaient peser sur elle,
Elle expirait esclave des tyrans.

La soif de l'or, l'ignorance perfide,
Mettaient à prix ses destins chancelans ;
Dans leurs chaos les lois erraient sans guide
Et l'oubli seul restait aux vrais talens.

Lorsqu un mortel, dont la terre s'étonne
Des Francs unis ranimait la valeur,
Sous leurs drapeaux que la gloire environne
À chaque pas leur ouvre un champ d'honneur.

Tout obéit à ses élans sublimes
Pour seconder le plus vaste dessin,
Avec respect les monts courbent leurs cimes
Le bronze en feu roule sur l'Apennin.

Ses longs éclats ont troublé l'hémisphère,
Le sang humain va couler par torrents ;
Mélas frissonne et l'oiseau de tonnerre
A succombé sous la gloire des Francs.

Jour glorieux ! Au sein de l'Italie
Las des revers, plus las de nos succès,
Au Franc vainqueur le fier Germain s'allie,
L'Europe admire et demande la paix.

Ô douce paix ! Ô fruit de tant d'alarmes !
Ferme à jamais le temple de Janus ;
Et d'âge en âge, au tumulte des armes
Fais succéder l'empire des vertus.

Qu'il sera beau le jour où sur la terre
S'élèvera le faisceau triomphal,
Où partout l'homme aura dans l'homme un frère,
Un confident et jamais un rival.

 
 

Sources



Revue historique, archéologique, littéraire et pittoresque du Vivarais, Privas, Imprimerie centrale, 1897, p. 222-223.