Hymne à la Souveraineté du peuple

Année de composition

1799

Genre poétique

Description

Dizains d'octosyllabes en rimes embrassées terminés par deux alexandrins en rimes plates

Paratexte

Exécuté pour la première fois dans les temples décadaires, le 30 ventôse an VII

Texte

Musique de Catel

Salut, époque solennelle
Où prédomine la cité !
Vers sa source l'autorité
Et retourne et se renouvelle,
Le peuple que ce jour appelle
Dans ses comices s'est porté ;
Il y fonde sa volonté
Sur la raison universelle.
Respect au souverain ! Il exerce ses droits ;
Les pouvoirs attentifs se taisent à sa voix. (bis)

Vérité féconde et sublime
Qui proclames le souverain !
Du Spartiate, du Romain
Tu parus l'instinct magnanime !
On t'oublia : ce fut le crime
Du trône ainsi que de l'autel ;
Deviens un principe immortel,
Comme un sentiment unanime.
Gloire à l'esprit humain ! À l'homme il rend ses droits,
Au peuple, son pouvoir qu'usurpèrent les rois. (bis)

Le peuple seul à la puissance
Unit la souveraineté ;
Les membres ont la liberté,
Mais le corps a l'indépendance ;
La république est son essence ;
Sa force est dans les citoyens ;
Il nomme et change ses soutiens ;
Quand il élit, il récompense,
Le peuple est souverain : mais le peuple a ses lois ;
Il transmet son pouvoir : mais il garde ses droits. (bis)

Tout révèle ce qui les fonde,
Ces droits, ce suprême pouvoir ;
Le peuple est fier de les devoir
À la nature qu'il seconde.
Leur base immuable et profonde,
C'est le commerce industrieux,
Ce sont les arts laborieux,
C'est l'agriculture féconde.
Honneur au souverain ! Il présente à la fois
Des travaux, des talens, des bienfaits et des lois. (bis)

De ses comices sans orage,
Fière et touchante majesté !
La sagesse et la liberté
Remplissent l'urne du suffrage.
Le faisceau, symbolique image
Des nœuds d'un accord fraternel,
Désigne un ensemble éternel
Dans le peuple qui se partage.
Amour au souverain ! Son équitable voix
Consacre au bien de tous son pouvoir et ses droits. (bis)

Ô souverain sans tyrannie !
Peuple libre et libérateur !
Chaque Français ouvre son cœur
À ta voix sainte qui nous crie :
Sans liberté, point de patrie,
Sans morale, point de bonheur ;
Le seul pouvoir conservateur,
C'est la vertu, c'est le génie.
Hommage au souverain ! Et respect à ses choix !
Pouvoirs, nés de son sein, revivez à sa voix ! (bis)