Hymne patriotique

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Huitains en rimes plates

Texte

Sur un air nouveau

Quels accens ! Quels transports ! Par-tout la gaité brille.
La France est-elle donc une seule famille ?
Aux lieux même où les rois étaloient leur fierté,
On célèbre la liberté… (bis)
Est-ce une illusion ? Suis-je au siècle de Rhée ?
J'entends chanter par-tout d'une voix assurée,
« Nous ne reconnoissons, en détestant les rois,
Que l'amour des vertus & l'empire des lois. »

Enfans, guerriers, vieillards, épouses, filles, mères,
Le riche citoyen, l'habitant des chaumières,
Tous jurent, réunis par la fraternité,
De mourir pour la liberté… (bis)
En chassant les Tarquins, Brutus ne vit que Rome :
Pour réformer le monde, instruit par ce grand homme,
« Nous ne reconnoissons, en détestant les rois,
Que l'amour des vertus & l'empire des lois. »

Ô spectacle enchanteur ! Au nom de la patrie
Tout s'anime, tout prend une nouvelle vie.
Le vieillard semble encor, par sa vivacité,
Revivre pour la liberté… (bis)
Et l'enfant oubliant la foiblesse de l'âge,
S'irrite d'être jeune chante avec courage,
« Nous ne reconnoissons, en détestant les rois,
Que l'amour des vertus & l'empire des lois. »

Jadis d'un oppresseur, l'injuste tyrannie
Assouvissoit sur nous sa fureur impunie ;
Et l'homme vertueux dans sa captivité,
Soupiroit pour la liberté… (bis)
Aujourd'hui l'homme juste a brisé ses entraves ;
Les Français, indignés de s'être vus esclaves,
« Nous ne reconnoissons, en détestant les rois,
Que l'amour des vertus & l'empire des lois. »

Peuples qui gémissés sous un joug tyrannique,
Venés voir les Français à sa fête civique ;
Comparez vos terreurs à la sérénité
Des enfans de la liberté… (bis)
Comparez à vos fers, ces guirlandes légères,
Que porte en s'embrassant, tout un peuple de frères ;
« Vous ne reconnoîtrez, en détestant les rois,
Que l'amour des vertus & l'empire des lois. »

 
 

Sources

AN, F17 1007.