Hymne pour la fête de l'Agriculture

Auteur(s)

Année de composition

1796

Genre poétique

Description

Quntils d'octosyllabes

Mots-clés

Paratexte

Chanté à la fête de l'Agriculture, le 28 juin 1796

Texte

Musique de Berton

Hommage, hommage, hommage à la pompe rustique !
Qui règne au jour de la moisson !
Reçois nos vœux, charrue antique,
Toi dont un luxe asiatique
Dédaignait la gloire et le nom !

Ce jour est la fête adorée,
Ton sol y brille avec honneur,
Déjà sous la faulx acérée
Tombe la javelle dorée,
Aux yeux contents du moissonneur.

Dieux quel riche et confus mélange
De blés épars sur les guérets !
Voyez ces gerbes que l'on range,
Et ces chars dans la vaste grange
Rouler les trésors de Cérès.

Ces laboureurs dont l'industrie
Donne Cérès aux citoyens,
Ces vrais amans de la patrie,
Dont les mœurs ne l'ont point flétrie,
En sont les plus fermes soutiens.

À cette auguste destinée
La France appelle ses enfants :
Ô combien sera fortunée
La terre qu'auront sillonnée
Des bras libres et triomphants !

Ah ! D'une richesse indigente
Comblons l'avare sein des mers ;
Et que la Nature indulgente
Prodigue à la faulx diligente,
L'aliment du vaste univers !

Pour un amant de la Nature,
Le lait, la toison des brebis,
Des champs, des prés, une onde pure,
Quelques bois ou zéphir murmure
Effacent l'or et les rubis.

Tous les biens que l'on nous prodigue
N'ont point ce charme intéressant ;
Leur richesse est une fatigue,
Et l'homme insensé qui la brigue
N'a qu'un trésor embarrassant.