Hymne pour la fête funèbre célébrée par les employés au bureau de la liquidation, en l'honneur de Marat et Lepelletier

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Quatrains d'alexandrins terminés par un octosyllabe en rimes croisées

Texte

Musique de Gossec

S'il est vrai que de nous quelque chose survive
Lorsque dans le tombeau nous sommes descendus,
Prêtez à nos accens une oreille attentive,
Ô vous que nous avons perdus !

Si nous avons brisé, dans notre juste rage,
Le culte flétrissant des prêtres et des rois,
Vous combattiez pour nous ; votre mâle courage
Nous fit reconquérir nos droits.

De la plus juste cause apôtres intrépides
Vous n'avez point pâli sous le fer des tyrans ;
De vos cendres est née une race d'Alcides,
Qui va détruite les Titans.

Couple auguste et chéri, grâces vous soient rendues :
Soit que du doux Léthé vous habitiez les bords,
Soit que vous habitiez l'or fluide des nues,
Soyez témoins de nos transports.

Ce n'est point par des pleurs vains et pusillanimes
Que nous appaiserons vos mânes en courroux ;
Il faut que des tyrans, devenus nos victimes,
Le dernier tombe sous nos coups.

Libre alors, et le front couronné de l'olive,
Le Français, déposant le fer ensanglanté,
Ne fera retentir, sur cette heureuse rive,
Que les chants de l'humanité.