Air des Marseillais pour le camp de la Fédération, le 10 août an II

Auteur(s)

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Paratexte

Texte

Musique de Rouget de Lisle harmonisée par Gossec

Siècles fameux que l'on renomme,
Brillez, revivez dans Paris !
D'Athènes, de Sparte et de Rome
Les fiers enfants sont réunis. (bis)
En vain le reste de la terre
Rugit, nous appelle aux combats.
La Liberté guide nos pas,
Et nous a remis son tonnerre.
Courage, citoyens, formez vos bataillons !
Marchez, marchez ! Du sang des rois abreuvez vos sillons ! (bis)

Plus de tyrans, de diadèmes ;
Cent fois pour nous on le jura,
Jurons une fois par nous-mêmes,
Notre serment s'accomplira : (bis)
À la Liberté plus fidèle,
Chacun de nous en prendra soin :
De généraux qu'est-il besoin
Lorsque l'on veut mourir pour elle ?
Courage, citoyens, formez vos bataillons !
Marchez, marchez ! Du sang des rois abreuvez vos sillons ! (bis)

Peuple infortuné que nous sommes.
Tous les traîtres vont nous revoir.
Ils vont enfin trouver des hommes.
Qu'entraîne un même désespoir ; (bis)
Roulons sur cette race impie
Nos flots par l'orage excités,
Et détruisons jusqu'aux cités,
Qui recèlent leur barbarie.
Courage, citoyens, formez vos bataillons !
Marchez, marchez ! Du sang des rois abreuvez vos sillons ! (bis)

Ils font jouer pour nous combattre
Des trahisons les vils ressorts,
Et ne pourront jamais abattre
Notre constance et nos efforts. (bis)
Braves Français que l'on outrage,
La gloire a pénétré vos cœurs,
Même au sein des plus grands malheurs
Elle est encor votre partage.
Courage, citoyens, formez vos bataillons !
Marchez, marchez ! Du sang des rois abreuvez vos sillons ! (bis)

Mais quoi ! Déjà sur nos frontières
L'ennemi fond de toutes parts,
Voyez-vous flotter leurs bannières
Où s'élevaient nos étendards ? (bis)
Pour des Français quels coups sensibles !
Le souffrirons-nous plus longtemps ?
Souffrirons-nous de vils tyrans
Au sein de nos foyers paisibles ?
Courage, citoyens, formez vos bataillons !
Marchez, marchez ! Du sang des rois abreuvez vos sillons ! (bis)

Que l'honneur seul, que la victoire
Ici fasse entendre sa voix :
Nous reviendrons couverts de gloire,
Ou nous périrons à la fois : (bis)
Sans regret on donne sa vie,
Lorsque l'on a sauvé l'honneur.
Avant d'en goûter la douceur,
Nous la devons à la patrie
Courage, citoyens, formez vos bataillons !
Marchez, marchez ! Du sang des rois abreuvez vos sillons ! (bis)