Chanson

Année de composition

1792

Genre poétique

Description

Huitains d'heptasyllabes en rimes croisées

Paratexte

Publiée, avec la musique, par le citoyen Imbault, et chantée sur le théâtre National, en 1792

Texte

Air : Aussitôt que la lumière

Citoyen, troupe guerrière,
Soldats de l'égalité,
C'est la France tout entière
Qui défend sa liberté.
Ah ! Si les soldats de Rome
Ont asservi l'univers,
Connaissant les droits de l'homme,
Pourrions-nous porter des fers ?

Grenadiers et volontaires,
Citoyens, parens, amis,
Pour la plus juste des guerres
L'honneur nous a réunis ;
Battons la ligue infernale
Qui veut réformer nos lois ;
Une pompe triomphale
Couronnera nos exploits.

Que dans nos rangs le silence
Prouve à tous nos généraux,
Qu'ils auront obéissance,
Commandant à leurs égaux.
Français, quelle jouissance !
Vous verrez tous vos guerriers
Rentrer au sein de la France
Sous l'ombrage des lauriers.

Le Français n'est plus esclave ;
Tremblez despotes du Nord ;
Nous vous prouverons qu'il brave
Et les dangers et la mort :
L'Europe qui le contemple,
À ses coups doit applaudir,
Donnant au monde l'exemple
De vivre libre ou mourir.

Si le hasard de la guerre
Venait tromper nos efforts,
Houlans, songez bien à faire
Vos manœuvres sur des morts :
Car la France tout entière
N'offrirait à vos succès,
Qu'un immense cimetière
Couvert du peuple français.