Couplets en pot-pourri à M. Bailly & à Madame son épouse, qui, tous deux, ont « Jean » pour patron

Année de composition

1790

Genre poétique

Description

Mots-clés

Paratexte

Texte

Air : Ah ! Bravo, Caro Calpichi

Qui n'a point encor, pour Jeannette,
Fait prose, vers ou chansonnette,
De son tribut, vite, à l'instant,
Ici s'acquitte en la chantant,
Qui déja célébra la fête,
À chanter de nouveau s'apprête :
Aujourd'hui, demain, tous les jours,
Célébrons Jeannette toujours.

Air : La foi que vous m'avez promise

Sans nul regret de la jeunesse,
Ni du trône de la beauté,
Des arts par elle avec sagesse,
Le sceptre est aujourd'hui porté.
Cet Empire si désirable,
Lui permet les plus beaux destins ;
Si tant qu'il peut être aimable,
Ce sceptre reste dans ses mains.

Air : De tous les capucins du monde

Depuis plus de vingt ans je l'aime,
Et c'est toujours, toujours de même ;
Ai-je quelque mérite à ça ?
Du mérite ! Non, je vous jure :
C'est un penchant, je le sens là ;
Je suis bonnement la Nature.

Air : Lison dormait dans un boccage

Bailly, notre hôte, évangélise,
À l'exemple de son patron ;
Non, les vérités de l'Église,
On ne dort point à son sermon.
Il est un des zélés arbitres,
Défenseurs de la liberté ;
Mais aucun d'eux n'a mérité
Notre amour à plus justes titres.
Qu'il soit, pour nous, dans ce séjourChaillot, où M. Bailly a une petite maison de campagne,
Non moins bien fêté qu'à la CourVersailles, où se tient l'Assemblée nationale.

Air : On compterait les diamans

Les Représentans de l'État,
Ont voulu l'avoir à leur tête :
Être le chef d'un tel Sénat,
Des honneurs c'est atteindre au faîte.
Écoutez le, parlant au Roi,
Sans orgueil de la présidence ;
C'est un sage, armé pour la loi,
Et se dévouant pour la France. (bis)

Même air

Il a fait venir à jubéLa réunion des trois ordres s'est faite sous la présidence de M. Bailly, & quelle présidence, pour lui seul, a duré six semaines. Il est le premier qui a présidé l'Assemblée nationale
Un grand nombre d'aristocrates ;
Guerriers, prélats & maint abbé,
Qui, parbleu ! ne sont des Socrates,
On dit, mais qui croira cela ?
Qu'ils sont…L'auteur n'a jamais pu imaginer un vers pour répondre à celui de « miséricorde », c'est une bonne fortune d'esprit qu'il laisse à trouver à ceux qui lirons ou chanterons ses couplets
Ne touchons cette corde-là ;
À tout péché miséricorde. (bis)

Air : Sçais- tu b'en c'qu'c'est que l'mariage

Sans cesse la raison le guide ;
Il a la plume de Platon ;
Juste & prudent comme Aristide,
Il va devenir un Solon.
Favori du beau dieu de Gnide,
Auprès d'une jeune beauté,
S'il était encore un Alcide,
Ce serait trop, la vérité !

Air : Par la Baronne

Sous ses auspices,
Se seront de pieux travaux ;
Avec délices
J'applaudis ses quatre hôpitauxDès 1787, M. Bailly fut chargé par le ministre de Paris de suivre tout ce qui avait rapport à la construction des quatre hôpitaux, décidés nécessaires pour suppléer celui de l'Hôtel-Dieu.
Qu'il songe aux galantes milices ;
Car que d'infirmes à Paphos
Sont sans hospices !

Air : Tout finit par des chansons

J'adresse
À l'aimable hôtesse
Encore ce couplet-ci :
Un couplet, c'est peu de chose ;
Vraiment ! Pour Jeannette aussi
Aisément je le compose :
Je serais bien malheureux
Si je n'allais pas à deux.

Air : Que le sultan Saladin

Jeannette raisonne ! Bon !
Vraiment le mot de raison
Est sans cesse dans sa bouche ;
La déraison l'effarouche.
Moi, je crois voir un poltron,
Un faux-brave, un fanfaron ;
Affectant dans son fier langage,
Le vrai courage.

Air : Si j'en juge d'après mon cœur

Elle se plaît à mes folies ;
La divertir, voilà mon but :
Son nom les rend toutes jolies,
Et fait la gloire de Saint Just.
Ma franchise, sans équivoque,
Cautionne le coupleteur :
De votre ami rien ne vous choque,
Si j'en juge d'après mon cœur. (bis)

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour l'année 1790, Paris, Cailleau et Fils, 1790, p. 79-83.