Droits de l'Homme (Les)

Auteur(s)

Année de composition

1791

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes terminés par un hexasyllabe en rimes croisées

Paratexte

Vaudeville constitutionnel

Texte

Air : De la croisée

Par le dieu d'amour inspiré,
J'ai chanté gentilles maîtresses,
Et bientôt de gloire enivré,
Districts, j'ai chanté vos prouesses,
Ma muse enfin change de ton,
Mais amis, vous allez voir comme
Elle va dans cette chanson
Chanter les droits de l'homme.

Pour ces droits que l'on n'entend pas,
Chaque jour il naît des grabuges ;
Ah ! Terminons ces vains débats,
En prenant nos femmes pour juges :
Alors du bonheur le plus doux
On jouira dans le royaume ;
Les femmes savent mieux que nous
Juger des droits de l'homme.

Sur ces droits-ci plus d'un pédant
A débité mainte sottise ;
Si l'un écrit, si l'autre pend,
Si celui-là nous dévalise ;
Ils ne veulent point par plaisir
De nos maux augmenter la somme,
Mais c'est qu'ils pensent tous agir
Selon les droits de l'homme.

Ces droits que fit notre Sénat
Pour le bonheur de ma patrie,
Vont prêter un nouvel éclat
Aux mouchoirs de la Germanie.
Grâce à ce bon peuple allemand,
On pourra de Berlin à Rome
Se moucher[1] fort commodement
Avec les droits de l'homme.

  1. ^ On fabriquait en Allemagne des mouchoirs sur lesquels était imprimée la Déclaration des droits de l'homme