Forfanterie aux abois (La)
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Paratexte
Couplets héroïques chantés à Versailles le 10 nivôse, fête générale, à l'occasion de la reprise de Toulon, et autres victoires remportées par les armées de la République
Texte
Musique de Giroust
Où sont-ils ces foudres de guerre,
Ces Cobourg, ces Brunswick et ces rois insolens ?
Ils avaient l'espoir téméraire
De mettre un frein à nos élans,
Pour la liberté de la terre !…
Déjà vingt fois nos fiers guerriers
Les ont battu, les ont fait taire.
La trahison caresse leur chimère,
Et cependant ils gagnent leurs foyers. (bis)
Bouillé devait réduire en cendre
Paris, et ses fauxbourgs, et tous ses habitans !…
Cet Attila, cet Alexandre,
Avec ses chevaliers errans,
Devait tout battre et tout pourfendre !
Notre attitude, nos succès
Font tourner bride à son audace.
Ciel ! Rends le monstre au fer qui le menace,
Au fer honteux qui punit les forfaits. (bis)
Où vont ces forbans d'Angleterre,
Vainqueurs déshonorés de l'infâme Toulon ?
L'Océan leur devient contraire.
Indigné de leur trahison,
Il les livre à votre colère.
Tonnez, Français, lancez la mort ;
Purgez les eaux, purgez la terre :
Frappez, frappez, leur sang est nécessaire :
Il nous assure à tous un heureux sort. (bis)
Nos mains ont ravi les bannières
Des brigands, vils soutiens d'un trône qui n'est plus.
Je les vois fuir dans leurs repaires,
Victimes de fausses vertus
De leurs phalanges mensongères,
La terre s'ouvre ; et, par torrens,
Les engloutit dans ses abîmes.
Allons, courage ! Il est un terme aux crimes.
Marchez, soldats ; vos maux n'auront qu'un tems. (bis)
Cérès reviendra dans nos plaines
Sourire aux blonds épis, l'espoir de nos guérets.
Nous verrons de nouveaux silènes,
Dont les pas, gaîment imparfaits,
Nous peindront l'oubli de leurs peines.
Bientôt la Raison, parmi nous,
Étouffera toutes les haines.
Chacun alors voudra porter des chaînes
C'est l'Amitié qui nous unira tous. (bis)