Fureur et la folie des rois (La)

Auteur(s)

Année de composition

s.d.

Genre poétique

Description

Dizains d'octosyllabes terminés par deux alexandrins

Texte

Air : Des Marseillais

Quelle fureur ou quel délire
Porte les rois à commander ?
Leur audace semble nous dire :
À nos ordres tout doit céder ; (bis)
Nous sommes des dieux sur la terre,
Reconnaissez notre pouvoir,
Obéissez, tremblez de voir
Fondre sur vous notre tonnerre.
Tel est notre plaisir, nous voulons gouverner ;
Bongré, malgréLe mot « malgré » doit être répété deux fois vos vœux, ou vous exterminer.

Comment ! Rois, sans qu'on vous en prie,
Vous prétendez nous gouverner !
C'est le comble de la folie
Qui vous fait ainsi raisonner : (bis)
Hommes petits, hommes point sages,
Qui ne voyez votre bonheur
Que dans une vaine grandeur,
Vous pensez moins que des sauvages.
Nous sommes souverains, indépendants de vous ;
Et vous, (bis) simples mortels, vous n'êtes rien sans nous.

Êtres trop vils, lâches esclaves,
En vain vous servirez vos rois ;
Les Français, courageux et braves,
Fermement défendront leurs lois ; (bis)
Et vous n'aurez pour récompense
Que des blessures ou la mort :
Tel est votre funeste sort,
Victimes de votre ignorance.
Et vous, rois inhumains, tigres souillés de sang,
À la (bis) postérité, quel sera votre rang ?

Vous serez mis au rang des traîtres,
Des fourbes et des scélérats ;
C'est l'honneur promis à ces êtres
Qui ne respirent que combats ; (bis)
Ils désolent toute la terre :
Ces monstres vomis des enfers ;
Pour nous remettre dans les fers,
Nous font une éternelle guerre.
Projets extravagans de ces vains empereurs ;
Des maux (bis) du genre humain, ils furent les auteurs.

Avec les trésors qu'on leur donne
Ils payent de nombreux soldats ;
Vous devez soutenir le trône
Leur disent ces grands potentats : (bis)
Familiers avec les crimes,
Ces despotes, ces assassins,
À leurs ambitieux desseins
Ils sacrifient ces victimes.
C'est avec notre argent que l'on nous fait la loi ;
Peuples (bis) intelligents, sachons vivre sans roi.

Qu'un ardent amour nous engagement
À détruire tous ces brigands ;
Brisons les fers de l'esclavage
Et foudroyons tous les tyrans : (bis)
Pour notre liberté chérie,
Français, faisons nouveaux efforts,
Soyons unis, nous serons forts :
C'est le salut de la patrie.
Courage, citoyens, volons aux ennemis ;
Frappons (bis) avec vigueur nos maux seront finis.

 
 

Sources

BNF, 8 Ye 5541.