Hymne au premier vendémiaire

Auteur(s)

Année de composition

1800

Genre poétique

Description

Neuvains

Paratexte

Texte

Malgré tous leurs efforts, sous le joug abattus,
Les Français n'avaient point encore
Reconquis tous leurs droits si long-temps méconnus :
Jour fortuné, ta bienfaisante aurore
Enfin leur annonça le règne des vertus ;
Tu vis briser le sceptre et renverser le trône :
C'est toi dont la vive clarté
Effaça pour jamais l'éclat d'une couronne
Que donnait au hasard l'aveugle hérédité.

Si des tyrans nouveaux, par de nombreux forfaits,
Ont voulu régner sur la France,
S'ils ont su lui ravir le fruit de tes bienfaits,
Elle a sur eux exercé sa vengeance,
Et tu n'a pas deux fois éclairé leurs excès.
Pour elle quelque temps d'une espérance vaine
A brillé la faible lueur ;
Mais elle a désormais l'assurance certaine
D'unir la liberté, la gloire et le bonheur.

Tu formas des Français un peuple de guerriers :
L'on vit soudain voler aux armes
D'innombrables soldats qui, loin de leurs foyers,
Avec audace ont bravé les alarmes,
Et par de grands travaux mérité des lauriers.
Dans les champs de Fleurus et sur le pont d'Arcole,
Aux plaines d'Héliopolis,
En cent lieux, la victoire, autrefois si frivole,
En a fait constamment ses plus chers favoris.

Par des vœux solemnels, par des jeux, des concerts ;
Quand la France te rend hommage,
De ses aimables bords séparés par les mers,
Nous partageons, sur ce lointain rivage,
Nous partageons pour toi ces sentimens divers.
Puisse, au sein de la paix, puisse la République
Bientôt célébrer ton retour !
Et puissent les Français prouver par la pratique,
Que les seules vertus ont droit à leur amour !

 
 

Sources

Courier de l'Égypte, n° 84, 24 vendémiaire an IX, p. 4.