Hymne chanté sur tous les théâtres de Paris, le jour de la fête donnée en réjouissance du traité d'Amiens, entre la France et l'Angleterre

Auteur(s)

Année de composition

1801

Genre poétique

Description

Huitains en rimes croisées + refrain en quatrain d'octosyllabes en rimes croisées

Mots-clés

Paratexte

An X

Texte

Air : Chant du départ

Bonaparte et la paix, pour embellir la France,
Semblent s'être donné la main.
Quel présage flatteur ! Par leur double influence,
L'avenir n'est plus incertain.
Quand l'une rend la vie au monde,
Et vient fertiliser nos champs,
L'autre est un père qui féconde,
L'État, les beaux-arts, les talens.
Ô mon pays ! Vois la victoire,
Qui t'offre d'immortels bienfaits !
Peuple, avec des brevets de gloire,
Reçois le présent de la paix !

Soldats, dont la valeur seconde le courage
Qui rend Bonaparte immortel,
Pour lui, comme pour vous, notre encens, notre hommage,
Sont offerts sur le même autel.
Qu'un brave obéisse ou commande,
Il a droit au même laurier ;
S'il faut que son sang se répande,
C'est toujours le sang d'un guerrier.
Ô mon pays ! Vois la victoire,
Qui t'offre d'immortels bienfaits !
Peuple, avec des brevets de gloire,
Reçois le présent de la paix !

Ô toi ! Peuple souffrant, renais à l'espérance,
La paix vient effacer nos maux ;
Donne, donne le temps au sauveur de la France,
Les succès suivent ses travaux :
Par lui la paix nous est donnée,
Ses bienfaits raniment nos cœurs ;
Mais peut-il dans la même année,
Réparer douze ans de malheurs ?
Ô mon pays ! Vois la victoire,
Qui t'offre d'immortels bienfaits !
Peuple, avec des brevets de gloire,
Reçois le présent de la paix !

Par l'effort de nos bras la terre plus féconde,
En bonne mère nous nourrit,
Par les trésors lointains que nous apporte l'onde,
Notre commerce s'enrichit ;
Quand ces deux sources d'abondance
Sont ouvertes par tes succès,
Peuple ! Elles sont la récompense
Des maux soufferts avant la paix.
Ô mon pays ! Vois la victoire,
Qui t'offre d'immortels bienfaits !
Peuple, avec des brevets de gloire,
Reçois le présent de la paix !

Les combats ont cessé, nos armes triomphantes
Vont rentrer dans nos arsenaux ;
Les pères, les amis, les mères, les amantes,
Vont revoir nos jeunes héros ;
Bientôt, racontant leurs conquêtes,
Ils attendriront les vieillards,
Et l'amour, dans ces jours de fêtes,
Viendra couronner ces Césars.
Ô mon pays ! Vois la victoire,
Qui t'offre d'immortels bienfaits !
Peuple, avec des brevets de gloire,
Reçois le présent de la paix !