Hymne en l'honneur de l'Être suprême

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Paratexte

Chanté le 20 Prairial, à Belleville

Texte

Air de l'hymne des Versaillois : Quels accens !

Disparaissez, fuyez loin de notre présence
Prestiges mensongers, suppôts de l'ignorance ;
Épurons, Citoyens, notre Religion,
De toute superstition. (bis)
Ô sainte Vérité, cache son front immonde,
Qu'elle rentre à jamais dans une nuit profonde.
Nous ne reconnaissons, en vrais républicains,
Qu'un seul Être suprême, auteur de nos destins.

Ce feu qui gît en nous, ce sentiment sublime
Qui fait mouvoir le corps, qui le guide & l'anime,
Est lui-même un rayon de la Divinité ;
Nous lui devons la liberté. (bis)
Ô Toi, qui de nos maux, allégeant la souffrance,
Nous fait d'une autre vie attendre l'existence.
Nous ne reconnaissons, en vrais républicains,
Qu'un seul Être suprême, auteur de nos destins.

Admirons son pouvoir sur toute la Nature.
Son sein reconnaissant nous paye avec usure
Les pénibles travaux, les soins que nous prenons
De cultiver ses riches dons. (bis)
Ces effets surprenans de sa munificence,
Nous montre bien sur nous qu'elle est sa providence.
Amis, reconnaissons, en vrais républicains,
Qu'un seul Être suprême, auteur de nos destins.

Cet astre merveilleux, constant dans sa carrière,
Qui prodigue à grands flots des torrens de lumière,
Ce soleil bienfaisant, de la Divinité,
Nous retrace l'immensité. (bis)
Par elle nous voyons se succéder sans cesse
Les jours & les saisons, l'enfance & la vieillesse.
Amis, reconnaissons, en vrais républicains,
Qu'un seul Être suprême, auteur de nos destins.

La victoire se plaît à voler sur nos traces ;
En ce jour, Citoyens, il faut en rendre grâces
À ce Dieu juste & bon qui protège nos droits
En dépit du courroux des rois. (bis)
C'est pour la liberté qu'il nous mit fur la terre :
Jurons donc aux tyrans une éternelle guerre,
Et ne reconnaissons, en vrais républicains,
Qu'un seul Être suprême, auteur de nos destins.

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour la IIIe année républicaine, Paris, Cailleau, 1795, p. 21-22.