Hymne à l'armée d'Angleterre composé à l'occasion du camp de Boulogne
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Paratexte
An XII (1804)
Texte
Ne posez point le glaive, enfans de la victoire :
Des Alpes et du Rhin les rapides héros,
Tant qu'il reste à cueillir quelques moissons de gloire,
N'ont jamais besoin de repos.
La liberté vous luit ; les deux mondes adorent
De ce soleil nouveau les rayons bienfaiteurs ;
Contre un peuple tyran tous les peuples implorent
Vos étendards libérateurs.
Aux champs américains, dans l'Inde, son esclave,
En traits ensanglantés ses forfaits sont écrits ;
Outragés comme vous, l'Ibère et le Batave
Vers vous ont élevé leurs cris.
Vainqueurs de l'Éridan, de l'Adige et du Tibre,
La voix de l'univers a chanté vos succès !
Dans Londres épouvanté dites : La mer est libre ;
Ainsi l'ordonnent les Français.
C'est là qu'il faut enfin pacifier la terre.
Neptune impatient vous attend sur ses bords ;
Docile à vos destins, de l'avare Angleterre
Son trident vous ouvre les ports.
D'un monarque insensé le châtiment s'apprête :
Qu'il expie, en tombant, l'esclavage des mers ;
Tous les rois ont cédé : tyran, courbe la tête
Sous les vengeurs de l'univers.
Sources
Œuvres de Marie-Joseph Chénier, Antoine-Vincent Arnault (éd.), Paris, Guillaume, Tome 3, 1824, p. 391-392.