Hymnes chantés le jour de la seconde décade de brumaire an 2 de la République française, pour l'inauguration des bustes de Lepelletier et Marat
Auteur(s)
Mots-clés
Paratexte
Texte
Première station,
Place des Piques
À Lepelletier
Air : Que ne suis-je la Fougère
Chœur :
Français qui trouvez des charmes
À rendre hommage aux vertus,
Comme nous versez des larmes,
Pleurez, Pelletier n'est plus :
Percé d'un fer homicide
Il descend dans le tombeau ;
La rage liberticide
Produit ce crime nouveau.
Coryphées :
Avec un vrai stoïcisme
Il sut remplir son devoir,
Et du cruel despotisme
Renverser le fol espoir.
Prenons le tous pour modèle,
Et bientôt notre pays
Se verra, par notre zèle,
Purgé de ses ennemis.
Chœur :
Français qui trouvez des charmes
À rendre hommage aux vertus,
Comme nous versez des larmes,
Pleurez, Pelletier n'est plus :
Percé d'un fer homicide
Il descend dans le tombeau ;
La rage liberticide
Produit ce crime nouveau.
Coryphées :
Fermant l'œil à la lumière,
Martyr de la liberté,
Il fait la France héritière
D'un plan par son cœur dicté.
De son pays qu'il adore,
C'est peu de combler les vœux,
Il sait préparer encore
Le bonheur de nos neveux.
Chœur :
Français qui trouvez des charmes
À rendre hommage aux vertus,
Comme nous versez des larmes,
Pleurez, Pelletier n'est plus :
Seconde station,
Place de la Réunion
À Marat
Air : Sortez de vos retraites
Chœur :
Formons des chants funèbres,
Donnons cours à nos pleurs :
Dans la nuit des ténèbres,
Marat gît, ô douleurs !
Ennemi des despotes,
Peuple qu'il a chéri,
Pleurez, vrais patriotes,
Vous perdez un ami.
Coryphées :
Républicain austère,
Pour nous tous il veillait ;
La vérité sévère
De sa bouche sortait ;
Ne pouvant le séduire,
D'intrigans un essaim,
Prirent, pour le détruire,
Le bras d'un assassin.
Chœur :
Formons des chants funèbres,
Donnons cours à nos pleurs :
Dans la nuit des ténèbres,
Marat gît, ô douleurs !
Ennemi des despotes,
Peuple qu'il a chéri,
Pleurez, vrais patriotes,
Vous perdez un ami.
Coryphées :
Portant au Capitole
Sa mâle fermeté,
Il eut pour toute idole
La sainte Liberté ;
À la fortune altière
Préférant l'équité,
Il quitta la lumière,
Pauvre, mais regretté.
Chœur :
Formons des chants funèbres,
Donnons cours à nos pleurs :
Dans la nuit des ténèbres,
Marat gît, ô douleurs !
Par le Citoyen Joigny
Troisième station,
À l'arc de triomphe, sur le Boulevard
Hymne aux citoyens morts pour la patrie
Restes chéris des citoyens guerriers
Qui soutenaient l'éclat de la cause publique,
Victimes des agens du pouvoir despotique,
Je dépose sur vous les palmes, les lauriers
Que vous offre la République.
De respect, d'admiration,
Le cœur attendri, l'âme émue,
Au nom de notre nation,
Restes sacres ! Je vous salue.
Intrépides soldats, braves républicains,
Illustres morts, que vos destins
Sont brillans, sont dignes d'envie !
Martyrs de la vengeance et de la cruauté,
De votre sang, de votre vie,
Vous avez cimenté l'auguste Liberté !
Celui qui meurt pour sa patrie,
Renaît pour l'immortalité.
Par le Citoyen Moline, l'un des secrétaires-rédacteurs à la Convention nationale