À l'Éternel
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Texte
Air : Des simples jeux de son enfance
Reçois notre hommage, ô grand Être
Arbitre et père des mortels !
Qu'ici la Raison soit le prêtre,
Et que nos cœurs soient les autels.
Partout le sage te retrouve ;
Sa voix aime à te publier,
Et le remords même te prouve
Au méchant qui t'ose nier.
Proscrivons cet affreux système
Qui nous ravit l'espoir d'un Dieu ;
Son nom au front du soleil même,
Est écrit en lettres de feu.
Des fleurs il borda la parure,
Des fruits il nuança le goût,
Enfin il fit de la Nature
Son interprète auprès de nous.
Qu'ailleurs des rois, des fanatiques,
Lui prêtent leur joug trop cruel ;
Il n'est point dans les républiques,
De maître entre l'Homme et le Ciel.
Mais qu'il est doux, qu'il est utile,
D'y voir un juge souverain !
Du faible, son sein est l'asile ;
Du puissant, son bras est le frein.
À son nom, la triste indigence
Du riche s'ouvre le trésor ;
L'homme épuisé par la souffrance,
À ce doux nom sourit encor.
En lui, si le mourant espère,
Le trépas même a des attraits :
C'est un fils qui va voir son père,
D'où pourraient naître ses regrets ?
Voyez sur l'aile de la gloire
S'élancer vers lui ces guerriers
Qui, pour nous donner la victoire,
De leur sang ont teint leurs lauriers.
À son trône il vous associe,
Martyrs de notre liberté !
Mourir pour sauver la patrie,
C'est naître à l'immortalité.