Merveilleuses (Les)

Année de composition

1797

Genre poétique

Description

Sizains alternant octosyllabes et hexasyllabes en rimes croisées

Mots-clés

Musique

Paratexte

Texte

La décence charme toujours
Les yeux et les oreilles ;
Jadis de modestes atours
Paraient jeunes et vieilles ;
Mais les Merveilleuses de nos jours
Ne sont point des merveilles.

Bras nus et grand chapeau garni,
Perruque sans pareille,
Jupons retroussés, Dieu merci !…
Du fard jusqu'à l'oreille ;
Une Merveilleuse, mise ainsi,
Croit être une merveille.

Jamais la GrèceLes Merveilleuses prétendent que leur costume est renouvelé des Grecs, on en répond,
N'eut de mode pareille ;
À voir le train dont elles vont,
Si la pudeur n'y veille,
Les Merveilleuses découvriront
Bientôt… monts et merveille.

Sous un corset de fin linon
Et la jupe pareille,
Comme une rose en son bouton,
Églé, fraîche et vermeille,
N'est pas une Merveilleuse, non ;
Mais c'est une merveille.

Combien je découvre d'appas,
Églé, quand tu sommeilles !
Et que j'aime ton embarras,
Lorsque tu te réveilles !
Nos Merveilleuses ne peuvent pas
M'offrir tant de merveilles.

 
 

Sources

Almanach des Muses pour l'an VI de la République française, ou Choix des poésies fugitives de 1797, Paris, Louis, an VI, p. 217-218.