Ode to French Liberty (An)

Auteur(s)

Année de composition

1797

Genre poétique

Description

Texte

An Ode to French Liberty Ode à la Liberté française

On the vine-cover'd hills and gay regions of France,
See the day-star of liberty rise :
Through the clouds of detraction unwearied advance,
And hold its gay course through the skies.
An effurgence so mild with a lustre so bright
All Europe with wonder surveys,
And from dungeons of darkness and deserts of night,
Contends for a share of its blaze.

Let Burke, like a bat, from its splendour retire,
A splendour too strong fur his eyes ;
Let pedants and fools his effusions admire,
Entrapt in his cobwebs like flies.
Shall frenzy and sophistry hope to prevail,
When reason oppose its weight,
When the welfare of millions still hangs in the scale,
And the balance yet trembles with fate !

Oh ! Who 'midst the horrors of night would abide,
That can taste the pure breezes of morn ?
Or who that has drank of the crystaline tide,
To the feculent flood would return ?
When the bosom of beiuty the throbbing heart meets ,
Oh ! Who can its transports decline ?
Then who, that has tasted of Liberty's sweets,
The prize but with life would resign ?

But 'tis over : high heaven the decision approves ;
Oppression has struggled in vain.
To the hell, she has fotm'd, Superstition removes ;
And Tyranny knaws its own chain.
In the records of time a new aera unfolds ;
All nature exults at its birth.
The creator benign bis creaion beholds,
And gives a new charter to Earth.

Oh ! Catch its high import, ye winds ! As you blow ;
O bear it, ye waves ! As you roll,
From regions that feel the sun vertical glow,
To the farthest extremes of the pole.
Equal rights ! Equal laws ! To the nations around
Peace and Friendship their precepte impart ;
Wherever the footsteps of a man shall be found,
May he bind the decree on his heart !

 

 

Sur les coteaux couronnés de vignes, sur les riantes campagnes de la France, voyez se lever l'astre de la Liberté ; il s'avance au milieu des nuages qu'élèvent la Haine et la Malveillance, et d'une marche assurée parcourt l'étendue des cieux. L'Europe avec étonnement contemple son éclat et son active influence ; et du fond
de ses cachots obscurs, du sein de ses vastes ténèbres, elle soupire après ses rayons.

Semblable à l'oiseau des ténèbres, que Burke fuie une clarté trop forte pour ses yeux ; que les sots, les pédans admirent sa faconde, et se laissent prendre dans ses réseaux, comme les moucherons dans ceux de l'araignée. Le destin tient la balance qui renferme le bien-être futur de plusieurs millions d'hommes : la raison pèse dans un des bassins ; la rage et le sophisme dans
l'autre : peuvent ils espérer de l'emporter !

Oh ! Qui voudrait rester plongé dans les horreurs de la nuit, pouvant goûter les charmes du matin ! Après s'être désaltéré dans une onde limpide, qui pourrait consentir à faire sa boisson d'une eau croupissante ? Le cœur amoureux qui sent palpiter le cœur de la beauté qu'il aime, peut-il se refuser à ses transports ? Et celui
qui a joui des douceurs de la Liberté, peut-il l'abandonner qu'avec sa vie ?


Mais c'en est fait, et le ciel s'est déclaré : la Tyrannie s'est en vain débattue ; la Superstition est rentrée au sein de l'enfer qu'elle seule a créé ; et le Despotisme est réduit à mordre ses propres chaînes. Dans les annales de l'univers une nouvelle époque commence ; la Nature s'en réjouit, le Créateur sourit à son ouvrage, et donne une nouvelle charte à ses enfans.

Que les vents dans leur course s'emparent de cette nouvelle ; que les vagues la portent des régions où le soleil darde ses rayons verticaux, jusqu'aux glaces des deux pôles ! Droits égaux ! Lois égales ! Que la Paix et l'Amitié répandent vos préceptes ! Et que partout où l'on rencontrera un homme, on puisse les lire gravés dans son cœur !