Républicain français aux députés de la Convention nationale (Le)
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Texte
Sur la Constitution
Fidèles députés ! Dont l'esprit vigilant,
Raffermit aujourd'hui l'empire chancelant,
Amis du droit de l'Homme, unis pour sa deffense[sic] ;
Vous allés[sic] réunir, et rétablir la France.
La Constitution, vos décrets, vos écrits ;
Ont ranimé nos cœurs, et calmé nos esprits.
À travers tant de maux, notre ressource unique
C'est d'avoir érigé la France en République.
Français ! Ouvre les ÿeux[sic], sois bon républicain,
Nos sages députés te présentent la main ;
Pour la régénérer avec zèle et courage ;
Honneur à ce décret qui courone[sic] l'ouvrage :
Fut-il jamais pour nous un jour plus glorieux ?
Qui rétablit la France et rend son peuple heureux.
Descendans des Romains ! Que rien ne vous arrête,
Les traîtres, les tyrans provoquent les tempête.
Malgré leurs noirs complots, nous avons Dieu pour nous
Nos fortunes, nos bras, nos têtes sont pour vous.
Citoyens ! Armons-nous de force et de courage
Pour éteindre à jamais la main qui nous outrage
Ne nous rebutons pas, soyons tous bien unis,
Nous verrons succomber nos plus fiers ennemis.
Ils sont déjà flétris ces princes d'Allemagne
L'Autrichien, le Prussien, l'Angleterre, et l'Espagne
Qui contre nos traités et contre la raison
Ont osé provoquer la noire trahison
De tous nos généraux, de nos tyrans de France
Qui nous faisoient gémir, sous leur dure puissance.
Traîtres ! Qui ne cessés[sic] d'outrager la vertu.
L'Europe vous verra sous nos bras abbatus[sic].
C'est à vous députés ! À dévoiler le crime,
Pour le précipiter dans le puits de l'abîme.
Le Ciel couronera[sic] vos pénibles travaux
Il anéantira les aucteurs de nos maux.
Ces princes, ces mythres vendus à la Courone[sic]
Et tous les courtisans, et du sceptre et du throne[sic],
Qui dévoroient le peuple, et nos cultivateurs,
Et qui du droit de l'Homme étoient perturbateurs.
Il s'agit de montrer le plus ardent courage
Si nous voulons sortir d'un honteux esclavage.
L'ami de la patrie, et de l'égalité,
Doit se sacrifier pour la société.
La Constitution est très sage et prudente
C'est l'œuvre de Rousseau, la France en est contente
Députés favoris de Minerve
Nous serons à la loÿ[sic] jusqu'à la mort soumis,
Nous suivrons les tyrans, s'il le faut jusqu'à Rome
Où l'on a violé le sacré droit de l'Homme.
Sans craindre les canons bracqués[sic] au Vatican
Ni les traits enflammés de son sacré tyran
Qui courtise si bien la fière Adélaïde
Qui dirige son cœur et qui lui sert de guide
Pour se rendre à l'hôtel, où s'assemblent sans bruit
Bernis
Le projet infernal de renverser la France
Et nous sacrifier à leur noire vengeance.
Tremblés[sic] et rugissés[sic], ministres de l'autel !
De provoquer ainsi le bras de l'Éternel.
Il scaura[sic] tôt ou tard exercer sa puissance
Pour faire triompher nos droits, et l'innocence,
Il est maître sur terre et souverain des mers
Sur l'un comme sur l'autre, il rivera nos fers.
Citoyens ! De concert, implorons sa justice
Il confondra le traître, et nous sera propice.
Il donnera le calme à nos sens agités ;
Mais un zèle constant obtient seul ses bontés
Qu'un espoir courageux nous flatte et nous anime.
Les traîtres, les tyrans tomberont dans l'abîme
Et le républicain fidèle à l'Éternel
Jouira triomphant d'un laurier immortel.