Jean-Antoine Roucher

Après ses études, Roucher quitta Montpellier pour venir à Paris en 1765 afin d'y suivre des études de théologie. Il ne devait plus revenir dans sa ville natale.
Toutefois, il délaissa très vite l'étude de Dieu pour débuter une carrière dans les lettres, accompagné dans son aventure par un autre poète, Imbert.
En 1774, il réussit à obtenir la charge de receveur des gabelles à Montfort l'Amaury et se maria la même année avec une descendante de Jeanne Hachette. Il fréquenta par ailleurs la loge des Neuf Sœurs.
La consécration littéraire arriva finalement en 1779, puisqu'après la parution de pièces fugitives dans l'Almanach des Muses, Roucher fit paraître son opus magnum, fruit de dix années de travail, Les Mois. Ce poème descriptif rencontra un certain succès et nourrit l'ambition de son auteur de devenir le poète des Lumières, confiant dans le pouvoir de la philosophie.

Enthousiasmé par les débuts de la Révolution, proche de Bailly notamment, Roucher déchanta vite pour verser dans le camp hostile aux révolutionnaires. Il rédigea quelques articles pour le Journal de Paris et composa des pièces de vers dans lesquels il dénonce les excès des révolutionnaires, comme dans son Hymne funèbre écrit en l'honneur de Simonneau, maire d'Étampes, tué par une foule d'émeutiers après son refus d'autoriser le maximum des prix et dont « l'homicide a souillé l'écharpe de la loi ».
Roucher reste surtout tristement célèbre pour ses vers écrits en prison et pour avoir été guillotiné en même temps qu'un autre poète de la période, André Chénier.