Stances d'une ode à la Vertu, qui a concouru pour le prix proposé sur ce sujet par l'Institut de France
Auteur(s)
Texte
De l'éther montre-moi les routes,
Soleil, prête-moi ton flambeau !
Entr'ouvrez-vous, célestes voûtes
Qui cachez l'objet le plus beau !
On la cherche en vain sur la terre ;
Ce n'est qu'au séjour du tonnerre,
Qu'habite ma divinité :
Des dieux auguste favorite,
Elle dispense le mérite,
La gloire et l'immortalité.
Que dis-je ? Du sage connue,
La Vertu se trouve ici bas ;
C'est au méchant seul qu'une nue
Par fois dérobe ses appas :
Le monde est plein de ses exemples ;
L'Antiquité fonda ses temples.
Elle eut beaucoup d'adorateurs :
Mais qu'est-il besoin de modèles ?
En France elle a des cœurs fidèles
Qui ne sont point imitateurs.
Entre les bras de la Victoire,
Atteint par le plomb meurtrier,
Desaix, immortel dans l'Histoire,
Expire à l'ombre d'un laurier :
Tandis qu'en contemplant ses armes,
La Valeur, étrangère aux larmes,
Pleure pour la première fois ;
La Vertu par Desaix aimée,
Publie, avec la Renommée,
Les derniers accens de sa voix.